Les travaux dans la vallée de Crémisan avaient été repoussés après une bataille juridique et des manifestations qui se sont échelonnées sur plusieurs années. Des dignitaires religieux et même le pape François se sont opposés à la construction de ce mur qui interdit de fait à plusieurs familles palestiniennes chrétiennes, mais aussi à des religieuses et religieux salésiens, d’accéder aux terres qu’ils cultivent.
Lundi 11 avril, le patriarcat latin de Jérusalem a dénoncé cette injustice faite par Israël. Selon lui, elle contribue au déracinement et finalement à l’émigration des chrétiens, qui représentent déjà moins de 5% de la population palestinienne.
Objectifs visés
Le premier objectif visé par Israël est d’ordre sécuritaire. Mais cet argument n’a pas convaincu la Cour internationale de justice : en 2004 déjà, celle-ci avait jugé illégale la construction de ce mur censé séparer les deux peuples entre Israël et la Cisjordanie. L’ouvrage, rappelons-le, est projeté sur 712 kilomètres, dont le 85% est situé sur les terres palestiniennes.
Le deuxième objectif des Israéliens viserait à connecter entre elles des colonies voisines qu’ils ont implantées en Cisjordanie.
Voix discordantes
Cette reprise des travaux signifie d’une part la volonté de l’Etat d’Israël de terminer coûte que coûte la construction de ce mur. Mais elle met d’autre part en lumière les fractures profondes qui existent dans la société israélienne non seulement entre Juifs et Arabes, mais aussi parmi les Juifs.
En effet, selon un dernier rapport du Pew Research Center, 42% des Juifs israéliens pensent par exemple que les colonies de Cisjordanie aident à la sécurité d’Israël, alors que 30% disent que ces communautés juives – illégales en vertu du droit international – font du mal. Mais pendant que ces voix discordantes s’élèvent, des oliviers centenaires, vignobles et citronniers continuent d’être arrachés…
Gabrielle Desarzens
Ecouter la version orale de cette chronique de RTSReligion diffusée sur La Première le 13 avril.