Les institutions hospitalières sont toujours plus confrontées à la pluralité religieuse et spirituelle qui caractérise la population. En effet, les religions établies reculent, d’autres croyances émergent et les « sans-religion » augmentent fortement dans le paysage religieux suisse.
Le but du colloque a été d’une part de souligner que les soignants prennent toujours plus compte de la spiritualité comme une ressource pour la guérison du patient ; et d’autre part d’échanger avec les communautés non reconnues de droit public, comme par exemple l’Armée du salut ou les musulmans, qui sont pourtant très actifs dans l’assistance spirituelle.
Intégrer et professionnaliser les différents acteurs
Actuellement, toutes les communautés religieuses peuvent avoir accès à leurs adeptes hospitalisés. L’hôpital ne peut pas refuser purement et simplement la visite d’aumôniers externes, a indiqué René Pahud de Mortanges de l’Université de Fribourg. L’accompagnement spirituel est un élément protégé de la liberté religieuse. Mais pour Irène Becci, sociologue à l’Institut de sciences sociales des religions contemporaines de l’Université de Lausanne, il s’agirait maintenant d’intégrer ces différents acteurs dans les équipes et de les professionnaliser.
Meilleure collaboration préconisée
Car la méconnaissance peut créer des confusions. Un prêtre hindou a par exemple témoigné lors de ce colloque avoir été appelé la nuit au chevet d’un jeune Tamoul… qui s’est révélé au final être de religion catholique. Selon Irène Becci, il est nécessaire aujourd’hui que les aumôniers et les soignants collaborent mieux ; qu’ils comprennent mieux les différentes religions, spiritualités et cultures pour le bien-être des patients ; et que l’on forme partout en Suisse de futurs aumôniers dans l’optique d’une diversité religieuse et spirituelle, comme cela se fait déjà dans certains cantons, comme par exemple au CHUV à Lausanne.
Le colloque était organisé à l’Université de Fribourg par le Centre suisse islam et société (CSIS) et l’Institut des droits des religions, avec le concours de l’Institut de sciences sociales des religions contemporaines de l’Université de Lausanne. Il a réuni plus d’une centaine de personnes.
Gabrielle Desarzens
Une chronique de RTSreligion à écouter ici.