Les cardinaux, patriarches et évêques de la planète ont adressé aux représentants des Etats à Paris mercredi 2 décembre une proposition politique en 10 points. Ils y insistent sur le lien entre le changement climatique, l’injustice sociale et l’exclusion sociale. Ils invitent les négociateurs à redéfinir le sens des mots « croissance » et « progrès ». Dans le détail, ils énoncent comme objectifs par exemple que soit garanti la participation et l’implication des populations les plus pauvres à tous les niveaux du processus décisionnel.
Mobilisation œcuménique et interreligieuse
Cette mobilisation des instances catholiques intervient alors que des rencontres, conférences et célébrations se multiplient. Jeudi soir 3 décembre, une célébration œcuménique pour la sauvegarde de la création est intervenue par exemple à Notre Dame de Paris.
Sur le plan interreligieux, le mouvement « Je jeûne pour le climat » illustre la militance en faveur de la justice climatique : sur les Champs-Elysées, on pouvait voir mercredi 2 décembre parmi ces militants Thabo Makgoba, archevêque du Cap, en Afrique du Sud, aux côtés d’Ibrahim Saïda, imam en Norvège ; ou encore Yeb Sano, ancien responsable négociateur philippin et catholique pratiquant. Ce dernier avait initié ce jeûne il y a deux ans. Aujourd’hui, le mouvement est devenu mondial et réunit, avec plus de 10'000 personnes, des fidèles de toute religion, mais aussi des agnostiques et des athées.
Les instances religieuses ont une longueur d’avance
Cette mobilisation porte à croire que les instances religieuses ont une longueur d’avance sur les politiques. Toutes les démarches des milieux religieux montrent en effet que, sur le climat, les routes de leurs différentes traditions tendent aujourd’hui à converger. Et elles insistent toutes sur l’urgence de la question : elles ne peuvent en ce sens que montrer la voie aux négociateurs de Paris.
Gabrielle Desarzens