Cours Just People : des difficultés et de l’espérance

jeudi 07 mars 2024

La première rencontre du cours « Just People », consacré à l’écologie, a permis à l’ingénieur agronome Roger Zürcher de montrer à la fois les difficultés qui attendent l’humanité, l’espérance annoncée par la Bible et l’importance pour les Eglises de se préparer à ce qui arrive.

La première rencontre du cours « Just People », organisée par StopPauvreté, le Réseau évangélique suisse, Interaction et le FREE COLLEGE, s’est déroulée le 7 mars 2024 en visioconférence Zoom. L’invité de cette soirée était Roger Zürcher, ingénieur agronome et codirecteur de Food for the Hungry Suisse.

Roger Zürcher a rappelé la présence de l’éco-anxiété parmi les plus jeunes. La militante écologiste suédoise Greta Thunberg martèle : « Les adultes ne cessent de répéter : ‘Nous devons donner de l’espoir aux jeunes’. Mais je ne veux pas de cet espoir. Je ne veux pas que tu aies de l'espoir. Je veux que tu paniques. Je veux que tu fasses comme si notre maison était en feu. » Il a également cité une militante écologiste suisse : « Je suis terrifiée et en colère de voir ma génération condamnée à mort ».

Pour l’ingénieur agronome, cette inquiétude est légitime, puisque l’humanité a déjà provoqué des dépassements successifs de limites planétaires, sans avoir pris les mesures qui s’imposaient. Ainsi, les humains se prépare des catastrophes et des temps difficiles.

Dieu reste gardien de notre planète

Mais, d’un autre côté, Roger Zürcher rappelle que Dieu reste le gardien de notre planète : « Aussi longtemps que durera la terre, semailles et moissons, froid et chaleur, été, hiver, et jour et nuit jamais ne cesseront » (Ge 8.22). « L’Eternel règne. […] C’est pourquoi le monde est fermement établi, il ne vacille pas » (Ps 93.1).

Les chrétiens vivent ainsi dans une situation paradoxale. Ils doivent se préparer aux difficultés à venir, tout en gardant une ferme espérance fondée sur les promesses de Dieu. « Il y a une tension entre le fait que les indicateurs écologiques sont très mauvais – la situation est catastrophique – et des textes bibliques qui incitent à la confiance, relève Roger Zürcher. Les deux réalités ne s’opposent pas ; il faut vivre cette tension. A la fin, le plan de Dieu se réalisera. » Ainsi, notre monde n’est pas « fichu », même si des millions de personnes souffrent déjà du dérèglement climatique et qu’une partie importante de la biodiversité est perdue à jamais. Après les difficultés, un rétablissement aura lieu.

Pour Roger Zürcher, la survenue de certaines catastrophes aura des effets positifs « pour stopper la folie humaine ». Ainsi, la crise sanitaire due au Covid a fait – provisoirement – baisser les émissions de gaz à effets de serre.

Nous pourrions donc imaginer qu’un effondrement industriel, tout en causant d’énormes souffrances dans l’humanité, apporterait en même temps des solutions par un ralentissement brutal des activités humaines polluante. « Nous ne nous en sortirons pas avec plus de technologie. Les énergies vertes et les technologies liées à la décarbonation de l'économie sont positives et il faut bien-sûr poursuivre la recherche dans ce domaine, mais cela ne peut marcher que si nous diminuons en même temps drastiquement l'impact des activités humaines sur la planète. Et c'est bien là le problème. »

Les Eglises doivent se prendre en main

« L’écologie n’est presque pas évoquée dans les Eglises, fait remarquer Roger Zürcher. Dans ce domaine, nous avons une théologie tronquée, rabougrie. La Genèse (Ge 3) montre qu’il existe une malédiction sur le couple, et personne ne dit qu’il ne faut rien faire pour aider les couples. Mais, lorsque ce même texte biblique parle du sol, nous ne nous y intéressons pas. Dans nos Eglises, une réconciliation avec la Création n’est pas du tout valorisée. »

Ainsi, les Eglises devraient mieux réfléchir, afin de se préparer à être des phares dans la nuit : des lieux où l’entraide et les solutions locales permettront aux gens de passer des caps difficiles. Par exemple, si les transports internationaux s’effondrent et que l’approvisionnement en produits de première nécessité devient difficile, il faudra trouver des solutions locales, des échanges de biens et de services entre ville et campagne, par le moyen de petites communautés. « Je crois surtout au actions locales », affirme Roger Zürcher.

 

Une vidéo de cette rencontre de formation sera mise à disposition sur LaFreeTV (www.youtube.com/@lafree) : le lien direct sera ajouté ici dès qu’il sera disponible.

La prochaine rencontre « Just People » est prévue le mercredi 20 mars 2024, également en visioconférence Zoom.

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