Pour les jeunes chrétiens de 18 à 35 ans, les possibilités de séjour à l'étranger en lien avec des Eglises ou des ONG chrétiennes sont multiples. Il y a Jeunesse en mission et ses écoles de disciples : trois mois théoriques et trois mois sur le terrain. Il y a les engagements de civilistes : de quelques mois à une année sur le terrain avec le soutien de la Confédération. Il y a les engagements long terme en « mission classique »... Et là c'est du sérieux. On en prend pour plusieurs années !
Pas obligés de lever des fonds
Grâce au DM-Echange et mission, François et Melody Bacher, 33 ans tous les deux, ont vécu une expérience intermédiaire : deux ans au Mexique. Impliqués tous deux dans le milieu évangélique, notamment dans la Paroisse réformée du Mont-sur-Lausanne, François, menuisier de formation, et Melody, diplômée de HEC, caressent le projet d'un engagement à l'étranger. Dans un pays hispanophone, « parce que François parle l'espagnol », explique Melody. « Ce qui nous a plu avec le DM, ajoute François, c'est la construction du projet autour de l'échange et non autour de la réalisation de projets. »
Au départ l'échange se construit autour de François pour de la formation de jeunes en menuiserie, mais au fil du temps c'est Melody qui devient le cœur du projet pour du conseil d'institutions mexicaines en management et stratégie. En final, les deux partent avec un mandat. Mais la réalité mexicaine se révèle bien différente de ce qui a été pensé en Suisse. « Au moment où nous sommes arrivés sur place, nos partenaires mexicains ont pris note de notre arrivée... et se sont demandé ce qu'ils allaient bien faire de nous, explique Melody. L'atterrissage a été très difficile. Nous avions signé pour deux ans... Il a fallu un peu de temps pour que les choses se mettent en place ! »
Menuiserie et coaching
François s'implique dans la formation de jeunes à la menuiserie, en lien avec une Eglise pentecôtiste, et aussi dans la formation artistique de jeunes dans une ville du sud du Mexique. Il leur propose une réflexion autour de l'image et, dans le même temps, met en place un atelier de récupération où voient le jour des objets, des portemonnaies notamment, confectionnés grâce à des cartons usagés, des boîtes de lait ou du pet. « Ces gens vivaient dans une région très polluée, dans des maisons construites sur des décharges. Nous avons donc essayé de faire quelque chose avec ces déchets et montré que tout est transformable ! »
Melody, elle, s'implique dans deux institutions : un séminaire baptiste où elle participe à la restructuration de l'administration, à la gestion des diverses formations et à l'élaboration d'une vision stratégique. Dans un institut du Chiapas aussi, au sud du pays, qui travaille avec les communautés de base de sa région, principalement catholiques. « Concrètement, j'ai fait du 'monitoring'. Je les ai aidés à mettre en place des outils pour le suivi de certains projets », explique-t-elle.
Un radicalisme à la suite de Jésus
A écouter François et Melody Bacher parler de leur expérience mexicaine dans leur petit appartement du centre de Lausanne, on découvre un couple qui ne ressort pas indemne d'un tel séjour. Cinq mois après leur retour, un radicalisme à la suite de Jésus s'exprime régulièrement sur leurs lèvres. François considère que cette expérience lui a permis de gagner dix ans de réflexion. « Nous avons compris qu'il fallait vivre de manière beaucoup plus simple et dépouillée, et surtout donner l'argent dont nous n'avons pas besoin pour vivre. » A Melody de hocher la tête en signe d'approbation et d'ajouter : « L'important aujourd'hui dans ce monde, c'est que le pauvre ne soit plus pauvre, que celui qui a faim n'ait plus faim, et que celui qui a soif d'Evangile puisse recevoir cette Bonne Nouvelle de Jésus-Christ ! »