Martine Pahud : « Ouvrir les classes à Dieu, cela fait toute la différence ! »

mercredi 25 avril 2012
Nouvelle directrice à l’Ecole de la Bergerie à l’Isle, Martine Pahud parle du travail de ses enseignants en termes de mission.
Perdue dans une zone industrielle du pied du Jura, à l’Isle (VD), derrière une gravière, il faut presque être un habitué pour trouver l’entrée principale de l’Ecole de la Bergerie, côté ouest, qui jouxte un hangar. Pas un bruit sur le coup de 10h30 dans cette structure chrétienne, où étudient une quarantaine d’élèves de 4 à 16 ans, répartis dans 4 classes de plusieurs niveaux. Joviale, la directrice Martine Pahud, membre de l’Eglise FREE de Lonay, explique de façon volubile les tenants et aboutissants de cette école qui fonctionne depuis 13 ans : « Nous ne sommes ni un hôpital ni une école spécialisée pour enfants à problèmes. Nous sommes des enseignants chrétiens qui avons à cœur de former des disciples, des hommes et des femmes qui seront témoins demain du Christ. Tous les enseignants sont ici en mission : c’est d’ailleurs stipulé dans les contrats de travail. »
Des moments de prière réguliers entre enseignants de même que 20 minutes « spi » dans les classes tous les matins rythment et imprègnent le déroulement des journées d’école. Une méthode élaborée et éditée par Alliance Pierres vivantes autour de thématiques bibliques balise par ailleurs les cours de français.
 
Une révélation
Laborantine médicale de formation, Martine Pahud a travaillé 20 ans dans l’enseignement professionnel auprès de futures laborantines et assistantes médicales. Pour elle, l’école officielle souffre d’une perte de valeurs, d’un manque de repères qui se péjore, notamment en matière de respect. « Les jeunes et les enfants ont actuellement une estime d’eux-mêmes catastrophique, estime-t-elle. Et les professeurs sont vite limités dans ce qu’ils peuvent faire ou dire : quand on pousse Dieu hors des classes, ce n’est pas sans conséquences. »
Si elle a découvert la Bergerie d’abord comme maman, elle en parle comme d’une « révélation » qui a changé sa vie et celle de sa famille. « Un de mes fils est un enfant à haut potentiel (HP) et avait des difficultés de comportement. Quand j’ai vu le regard qu’on a porté sur lui, comme on a mis en avant son potentiel, et combien il a pu s’épanouir, j’ai été conquise. » C’était il y a trois ans. Depuis, Martine, qui a repris la direction de l’Ecole en août dernier, estime que l’éducation revient d’abord bien sûr aux parents, mais aussi à l’Eglise et aux enseignants : « Quand on tire à 3 dans le même sens, cela fait une grande différence. »
 
La « honte de la stérilité »
La Bergerie a été créée puis portée au fil des ans par quelques familles qui ont eu à cœur d’offrir à leurs enfants un cadre scolaire chrétien. A la fin du document « Racines » qu’on trouve sur le site internet*, il y a cette image de colons israéliens qui jurent « ne pas connaître la paix, le repos, avant d’avoir chassé de leurs collines la honte de la stérilité(...) ». « Moi, je lis cette conclusion comme voulant dire que l’équipe pédagogique ira jusqu’au bout pour aider un enfant dans sa scolarité et la découverte de son identité. Qu’elle mettra tout en œuvre pour que ce qui est donné dans le cadre scolaire porte du fruit. »
L’écolage revient entre 300 et 500 francs par mois suivant le degré scolaire. La difficulté pour l’heure est de « se faire connaître et de casser les stéréotypes qui collent à ce genre d’école », souligne Martine Pahud.
Gabrielle Desarzens

Portes ouvertes à la Bergerie le samedi 5 mai de 10h à 15h avec des débats notamment sur les enjeux pédagogiques que développent les écoles chrétiennes. Plus d’infos

  • Encadré 1: Regards croisés 
    Marie, 18 ans, et Timothée, 19 ans, ont tous les deux suivi leurs classes à la Bergerie depuis le jardin d’enfant. Les points positifs de ce cursus ? Pour Marie, actuellement en dernière année au gymnase, c’est d’avoir pu « vivre avec Dieu tous les jours. C’était plus facile. La relation avec les profs était privilégiée, l’enseignement plus individualisé. » Chrétienne engagée, elle évoque au rayon des désavantages le manque d’expériences pratiques dû par exemple à l’inexistence de laboratoires pour les sciences, et le fait d’avoir été la seule de son âge en VSB, et donc sans interaction possible avec un autre élève de son niveau scolaire.
    Pour Timothée : « Tant que tu es immergé dans la structure, c’est excellent : tu es avec tes amis, tes profs sont les parents de tes amis. Mais mon regard aujourd’hui est hyper mitigé. Je me dis que l’intention était bonne mais pas adaptée. Il faut dire que j’aurais dû sortir droit comme un I de cette école, et c’est tout le contraire qui s’est passé. Le cadre surprotégé de la Bergerie est très bénéfique pour les enfants en marge. Moi, cela s’est gâté dès que j’ai vu ce qu’il y avait dehors. »
    G.D.
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    mardi 21 décembre 2021
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    vendredi 22 septembre 2023
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    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

    jeudi 15 juin 2023
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    Elle puise dans le judaïsme de quoi nourrir sa foi chrétienne. La théologienne et pasteure Francine Carrillo écoute, calligraphie et fait parler les lettres hébraïques qui, selon elle et avec toute la tradition juive, sont porteuses de sens et d’espérance. Rencontre.

    lundi 20 juin 2022
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    Anaël Bussy vient de démarrer comme ébéniste indépendant à Chevilly, près de La Sarraz. Parmi ses premières réalisations, des plateaux en bois, destinés à la distribution de la Sainte-Cène.

    vendredi 20 mai 2022

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    Jeu 10 avril 2025

    Lors de la Rencontre générale d’avril 2025, la question de l’adaptation des Statuts de la FREE aux nouvelles pratiques a été évoquée. Les Statuts n’ont pas grand-chose à voir avec la vie spirituelle, mais ils sont indispensables pour lui permettre de s’épanouir.

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    La seconde Rencontre Générale de la FREE pour 2024 s'est tenue le 23 novembre à l'Eglise évangélique des Amandiers (Lavigny). Les délégués des Eglises ont accepté le budget 2025 et la modification d'un article des statuts, les membres de la direction ont donné des nouvelles de leur secteur et Michel Faggion a présenté la mission de la FLP. Compte-rendu.

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    Ven 26 avril 2024

    La dernière Rencontre générale de la FREE a montré que sa situation financière est relativement saine. Elle a aussi montré comment la fédération remplit des tâches indispensables aux Eglises, et que celles-ci ne pourraient par remplir à titre individuel.

  • Un·e responsable des finances (10%)

    Lun 29 janvier 2024

    Plus grande fédération d’Eglises évangéliques en Suisse romande, la FREE offre un cadre de travail dynamique et défiant, en lien étroit avec les autres acteurs du milieu chrétien évangélique romand, suisse et international. Dans ce cadre, la FREE recherche un·e responsable des finances.

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    En Suisse comme dans de nombreux pays, Pâques donne lieu à deux jours fériés. Pour le comprendre, il s'agit de remonter à l'origine de cette fête chrétienne. Que signifie la mort de Jésus-Christ et son retour à la vie, pour les chrétiens du monde entier? Ce texte de Jean-René Moret, pasteur à l’Église évangélique de Cologny (FREE), est d'abord paru dans la Tribune de Genève du 15 avril.

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    Mer 09 avril 2025

    Le dimanche 25 mai, l’Église évangélique de la Pélisserie à Genève organise avec le FREE COLLEGE une journée tout public autour de l’ouvrage « Le Réveil de Genève. Perspectives internationales ». L’un des éditeurs de ce livre, Jean Decorvet, interviendra pour retracer les fondements bibliques et l’histoire de ce mouvement spirituel majeur né à Genève au début du XIXe siècle.

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