La mort le 21 février du pasteur évangélique américain Billy Graham prive de nombreux chrétiens d’une figure de renom et d’autorité qui avait prêché jusqu’à… Lausanne !
En 1974 à la Pontaise !
C’était en 1974. Billy Graham avait rempli le stade de la Pontaise à l’occasion du Congrès d’évangélisation de Lausanne. Cet événement avait accouché d’une Déclaration – la Déclaration de Lausanne – qui a eu et qui garde un impact inédit sur les chrétiens intéressés à l’évangélisation.
Ce prédicateur baptiste a très vite attiré les foules ; il avait en effet réussi à fédérer des croyants de divers horizons. Le pasteur réformé vaudois Alain Burnand se souvient d’ailleurs de Billy Graham comme d’un « homme de Dieu, qui prêchait toujours avec la bible dans une main qu’il utilisait comme une petite hache pour en frapper son autre main ouverte. Une façon d’exprimer que l’Evangile trace un chemin et taille les vies en profondeur. »
« La paix avec Dieu » à 260'000 exemplaires
Les prédications de Billy Graham étaient des messages simples et clairs, appelant les gens à se positionner à l’égard de la foi chrétienne. Selon Jacques Blandenier, théologien évangélique romand, il centrait ses propos sur l’autorité de la Bible, qu’il citait abondamment, et choisissait des thèmes d’actualité pour concrétiser ce qu’il avait à dire. Il a en outre publié de nombreux livres, dont son best-seller intitulé : « La paix avec Dieu », tiré en français à 260'000 exemplaires. La pertinence de son verbe était telle que plusieurs personnes se sont converties à la foi chrétienne à la seule lecture de ce livre.
En URSS, en Chine et en Corée du Nord
Grande personnalité chrétienne, Billy Graham a marqué, dès l’après-guerre et jusque dans les années 90, tout le monde évangélique et même au-delà. Surnommé « le pasteur de l’Amérique », il a souvent été cité comme la personnalité américaine la plus connue, juste derrière le président. Des présidents qu’il a d’ailleurs à chaque fois côtoyés de près, de Harry Truman à Barack Obama.
Billy Graham n’a en outre pas hésité à sillonner la planète en se rendant dans l’ancien bloc communiste, notamment en ex-URSS, en Chine et même deux fois en Corée du Nord pour parler de ce Jésus en qui il croyait et qui, selon lui, veut entrer en relation avec chacun.
Gabrielle Desarzens
La Chronique de RTSreligion du jeudi 22 février 2018.