Certes, on déplore que la police ait interdit tout défilé. Mais qu’aurions-nous dit si des familles et des personnes âgées avaient été victimes d’accrochages ? On peut également se demander si, à l’avenir, une ville laissera une autre Marche pour la vie défiler librement.
Une autre question tient au contenu de la communication d’une telle Marche pour la vie. En effet, par rapport à la question de l’avortement, deux légitimités s’affrontent. D’une part, la protection de l’enfant à naître doit être garantie. D’autre part, il est profondément injuste de traiter la question de l’avortement en contraignant les femmes à être d’éternelles victimes et d’éternelles coupables. Car, jusqu’à nouvel avis, il faut être deux pour concevoir un enfant !
Soyons clairs ! Malgré les quelques structures mises en place ici et là, une femme larguée par son copain, et qui désire garder l’enfant qu’elle porte, se prépare à affronter seule 20 ans de grosses difficultés. Du coup, n’aurions-nous pas avantage à aborder la question de l’avortement en tenant réellement compte des deux légitimités ? Sans faire l’autruche, comme nous l’avons toujours fait jusqu’ici ? Sans combattre une injustice en en tolérant une autre ?
Claude-Alain Baehler
Rédacteur responsable de Vivre
Lire le compte rendu de Claude-Alain Baehler : « Marche pour la vie à Berne : sous cloche ».