Pour Noël, on fait des tas de choses : on achète, on commande, on emballe, on fait venir, on expédie, on se prépare, on décore, on mijote des surprises, on met les petits plats dans les grands. On multiplie les actes de Noël. Mais on n’a décidément pas toujours les paroles de Noël.
On continue à parler et à se parler comme d’habitude, avec mauvaise humeur, avec dureté parfois, avec énervement. On s’emporte, on lance des mots comme des griffes, des phrases comme des coups de pied. Dans les familles même, on se mord trop souvent… Toute la gamme des douceurs est au menu, mais pas sur les langues. Nos mains font Noël, mais nos cœurs font vinaigre. Nos pupilles sont brillantes, mais nos papilles sont amères.
Il y a des hommes et des femmes parmi nous pour qui le plus beau cadeau de Noël serait simplement une parole de Noël. Une parole de paix. Une parole de bienveillance. Une parole d’espérance. Des mots qui encouragent, restaurent et relèvent.
Nous n’avons rien donné tant que nous n’avons pas donné la paix, un peu de paix, le pardon, un peu d’amour, de la bienveillance, un peu d’espérance, dans ce monde qui est si dur ou tant de choses sont si âpres.
Nous pouvons courir, prévoir, dépenser, nous ruiner presque, nous éreinter : ce ne sera jamais Noël tant que notre langage ne sera pas accordé à celui des Anges : « Bienveillance et paix sur la terre aux hommes et aux femmes que Dieu aime. » Voilà ce qui peut encore tisser en nos vies quelque chose du vrai Noël, à recevoir, à vivre, à partager amplement sans modération.
Je vous souhaite à toutes et tous, un joyeux Noël empreint de la vraie paix et de la ferme bienveillance que Dieu diffuse depuis la naissance du Christ à celles et ceux qui veulent bien lui faire place en leur vie.
Philippe Henchoz, pasteur de l'église évangélique de Meyrin.