C’est un nouveau concept de fête de Noël qu’a proposé l’Eglise évangélique (FREE) L'Abri (La Neuveville) le samedi 14 décembre : Une soirée articulée autour d’un repas et d’une enquête type «Cluedo». Afin d’accueillir au mieux ses invités, l’Eglise a loué une salle dans le village voisin du Landeron et mis le paquet pour la décoration. «Entre chacun des cinq plats, Philippe Ribe (pasteur écrivain) racontait un bout du scénario - un antiquaire est assommé dans son atelier - et les participants d’une même table collaboraient pour résoudre les énigmes proposées », relate Anthony Geiser, l’un des pasteurs et membre du comité d’organisation. «L’idée n’était pas de créer une compétition entre les tablées, car il n’y avait pas de vainqueur, mais plutôt de susciter une dynamique et un vécu sympathique à travers un jeu collaboratif », ajoute-il, tout en précisant qu’aujourd’hui, les soirées de type « Escape» ont le vent en poupe.
D’une énigme au regard porté sur les autres
Et le bilan est plutôt positif : quatre-vingts adultes ont participé à la soirée ainsi qu’une trentaine d’enfants et parents à la chasse aux trésors, qui s’est déroulée plus tôt dans l’après-midi. Pour Didier Suter, l’un des pasteurs de l’Eglise, ce concept est très intéressant, car il permet de vivre une excellente soirée avec des amis non-chrétiens. « Cela donne une super ambiance à table. L’énigme mène à une réflexion sur le regard que nous portons sur les autres, donc potentiellement sur nos valeurs chrétiennes », détaillet-il. Toutefois, ce projet implique que les membres de l’Eglise jouent leur rôle et invitent des personnes de leur entourage, notamment celles qui aiment résoudre des énigmes. Sans compter la trentaine de bénévoles de la communauté qui s’est impliquée pour rendre possible cet événement intitulé «Mystère au bourg du Landeron».
Inviter à l’Eglise ne marchait plus
Cela dit, pourquoi avoir opté pour une soirée de Noël sans message sur la nativité ? « On a remarqué qu’inviter des gens de l’extérieur pour une fête de Noël à l’Eglise ne marchait plus », relève Anthony Geiser. « La population actuelle n’a plus de culture chrétienne, comme c’était le cas il y a cinquante ans. Alors on est parti sur un autre principe : proposer aux membres de l’Eglise un cadre favorable pour inviter leurs amis et s’ils le souhaitent, profiter de la thématique de la soirée pour aborder la spiritualité, Noël ou Jésus».
Un bon repas, une belle organisation et "une telle paix"
Selon les échos reçus par les organisateurs, l’objectif a été atteint. «Notre invité a simplement dit qu’il n’avait jamais vécu une soirée où l’on mange si bien, avec une si belle organisation et une telle paix», partage un membre de l’Eglise l’Abri. «Nous avons eu de très belles discussions en lien avec la foi et Jésus», complète-t-il, en encourageant le comité d’organisation «à de telles démarches concrètes pour rendre le partage de l’Evangile plus naturel».
L’année passée, à Noël, l’Eglise avait suivi la même ligne en organisant un concert avec un artiste aux textes porteurs de valeurs chrétiennes. Un cinquième des personnes invitées par les membres de l’Eglise ne provenaient pas du milieu chrétien.
Le choix d’être une Eglise missionnelle
Depuis quelques années, l’Eglise évangélique l’Abri a fait le choix d’entrer dans une dynamique missionnelle, c’est-à-dire tournée vers l’extérieur et adaptée aux codes de la culture ambiante. Après la période covid, elle a choisi de fonctionner avec trois postes pastoraux à taux réduits: un pour l’accompagnement des membres de l’Eglise (Didier Suter) un pour la formation et l’enseignement (Laurent Cuendet) et le troisième pour développer la missionnalité (Anthony Geiser). Ce dernier équipe les membres à témoigner de leur foi de manière accessible à la société actuelle, et développe le projet de «bourgeons missionnels».
L’idée est celle-ci : que les chrétiens de l’Eglise initient dans leur contexte des espaces pour vivre concrétement l’Evangile avec d’autres. Anthony Geiser témoigne de sa propre expérience : «Deux dimanches par mois, on ne va pas au culte, on passe du temps avec une autre famille, on mange ensemble, on s’encourage, on prie, et on crée une dynamique permettant d’accueillir des personnes en cheminement spirituel, pour leur donner goût à la vie chrétienne. C’est un lieu très relationnel, mais aussi avec un objectif clair : faire du discipulat »