De lundi à mercredi dernier, vous avez rassemblé une table ronde avec une trentaine de leaders proches de l’AIMG pour parler de ce que vous alliez faire ensemble. Qu’avez-vous décidé ?
Nous nous sommes fixé comme objectif de commencer à prier pour 100 millions de nouveaux chrétiens en Europe ces prochaines années. Nous n’avons pas fixé d’échéance pour atteindre ce but, mais nous croyons que c’est possible, parce que Dieu visite de manière nouvelle le continent européen.
Ce qui est essentiel, c’est qu’il y ait un mouvement de Dieu. Nous voulons commencer à y croire et à en parler. Nous étions 28 autour de la table et nous nous sommes mis d’accord avec des gens qui sont dans notre réseau pour annoncer l’Evangile dans l’unité sur le continent européen.
L’unité de la doctrine, nous ne l’aurons jamais, mais l’unité de la foi, l’unité dans la confiance en Dieu, elle, nous l’avons. Ensemble, nous voulons amener les gens à Christ et pas seulement dans quelque chose de religieux. Nous les évangéliques, nous devons quitter un discours qui parle systématiquement en mal des catholiques et laisser faire le Seigneur. Nous sommes au clair sur ce que nous croyons, sur l’importance du message de la croix, sur la personne de Jésus et sur son œuvre de salut pour le monde, ainsi que sur l’œuvre de l’Esprit qui restaure toute notre personne.
Avec ces convictions qui sont partagées par ce groupe de leaders, nous pouvons avancer ensemble. Dans un tel contexte, 100 millions de nouveaux chrétiens, c’est à la fois beaucoup et c’est peu !
Comment allez-vous parvenir à cela ?
La première chose à faire, c’est donc de se mettre vraiment ensemble pour relever ce défi, catholiques, orthodoxes, réformés et évangéliques, d’annoncer l’Evangile à notre continent.
Nous souhaitons aussi développer l’évangélisation au travers de manifestations que nous organiserons dans de grands stades. Cette évangélisation de « masse » va se développer ces prochaines années. Mais il est clair que ce type de manifestation ne touchera pas tout le monde. Fondamentalement, ce qui est important – et nous l’avons souligné à plusieurs reprises durant la conférence « Présence » – c’est que les chrétiens deviennent témoins. Sans être agressifs et sans agacer tout le monde avec Jésus ! Les chrétiens doivent aujourd’hui amener la vie de Dieu là où ils sont, en priant, en cherchant Dieu et en rayonnant de sa vie.
Troisième chose : nous voulons utiliser davantage le multi-média qui permet de rejoindre les gens avec l’Evangile directement dans leurs maisons.
Cette annonce de l’Evangile amènera de nouvelles personnes à la foi quand la puissance de Dieu aura trouvé sa place au milieu de nous. Sur ce chemin, nous devons grandir et prendre pour nous les promesses de la Parole de Dieu, comme le peuple d’Israël quand il est parti à la conquête de la terre promise, et a affronté des ennemis. Spirituellement, aujourd’hui, nous avons aussi des ennemis : nos divisions, nos limitations humaines, la tension pas facile à gérer entre le « déjà » et le « pas encore » de l’Evangile. Si les chrétiens commencent à rechercher la présence de Dieu pour l’inscrire dans leur quotidien et leurs relations, alors nous verrons des choses surprenantes se passer.
Quel bilan tirez-vous des trois jours de la conférence « Présence » à la patinoire de Malley ?
Nous disons merci à Dieu parce que la petite patinoire sur le site de Malley a été remplie trois soirs de suite avec 2'400 personnes. Nous sommes aussi très reconnaissants par la qualité des messages apportés par des orateurs provenant d’horizons très divers : catholiques, orthodoxes et protestants.
Du point de vue financier, il semble que nous sommes parvenus à couvrir nos frais grâce aux revenus des billets d’entrée et aux collectes qui ont été faites. La moitié des offrandes ira à Iris Global, l’œuvre humanitaire de Heidi Baker pour les orphelins du Mozambique.
A propos de Heidi Baker, il semble que ce soit l’oratrice qui ait le moins bien passé auprès de certains…
Je suis bien conscient qu’il y a certaines manières de faire qui ne correspondent pas à notre culture romande, ni évangélique… Mais ce que fait cette femme est hors du commun ! Elle a fait des études de théologie jusqu’au doctorat, et dans les enseignements qu’elle apporte, elle ne donne rien de cela. Lorsqu’elle intervient dans nos rencontres, elle a un seul objectif : amener les gens dans la présence de Dieu. Sa manière de faire passe difficilement pour celui qui ne s’est pas préparé à cela.
Ses interventions ne correspondent pas à la norme des messages en trois points, bien fondés bibliquement. Je n’ai rien contre les messages en trois points, mais il n’y a pas que cela. Pour que le monde chrétien comprenne une Heidi Baker, il faudrait quelqu’un qui introduise ses interventions et les décrypte ! Lorsqu’elle est sur scène, elle ne fait pas du cinéma, elle est juste en train de chercher à se connecter à Dieu.
Pour nous qui sommes très rationnels, elle passe difficilement. En fait, de telles personnes ont développé une sensibilité particulière aux choses de Dieu. Laissons-les être qui elles sont et toucher les gens qui sont sensibles à ce qu’elles apportent. On ne peut pas plaire à tout le monde. L’intervention d’une Heidi Baker apporte une touche complémentaire et de la vie !
Propos recueillis par Serge Carrel