La principale nouveauté de la Rencontre générale qui, le 24 avril 2021, a rassemblé plus de 80 délégués et participants en visioconférence a été la nomination d’un « Groupe ambassadeurs pour explorer et entamer une transition de gouvernance dans la FREE ». L’idée est, en effet, de permettre à la FREE d’évoluer tranquillement vers un modèle de gouvernance mieux adapté à la culture de la jeune génération, en parallèle à tout ce qu’elle a développé, ces dernières années, par rapport à la missionnalité.
Ce modèle, également étudié de près dans d’autres organisations, a reçu plusieurs noms tels que : gouvernance « opale », auto-gouvernance, gouvernance partagée, gouvernance horizontale. Il repose sur trois piliers : (1) la raison d'être évolutive (Quel est notre projet commun ? A quoi sert-il ? Comment évolue-t-il ?), (2) la plénitude (permettre à chaque personne de se sentir utile et de donner le meilleur d’elle-même), (3) l'auto-gouvernance (faire confiance aux collaborateurs et leur donner de l’autonomie).
« Nous sommes dans un monde clivé, et les Eglises ne sont pas épargnées, souligne André Gugger, le nouveau président de la FREE. Ces clivages se voient dans notre société, mais aussi dans nos Eglises, entre responsables et membres, et entre membres eux-mêmes. » Cela implique une adaptation de la gouvernance, afin que la fédération puisse continuer d’être un organisme vivant, « capable de vivre de l’Evangile de Jésus-Christ et d’en témoigner ».
Un premier travail de réflexion a été accompli avec l’aide de professionnels de l’entreprise veveysanne « Axiome, gestion du changement ». Personne ne sait encore si cette évolution supposera beaucoup de modifications dans la FREE. Mais le groupe d’ambassadeurs informera régulièrement la Rencontre générale de son travail.
Philippe Thueler, le secrétaire général de la FREE, accompagne cette évolution en proposant de réduire son poste à un temps partiel. Il explique : « Personnellement, dans ma fonction de secrétaire général, je réalise à quel point la société s’est complexifiée, professionnalisée, accélérée, tout comme les enjeux auxquels les Eglises font face. Mon poste, tel qu’il a été imaginé il y a quinze ans, ne me parait plus tenable très longtemps ». Cette réduction permettra d’accueillir dans la FREE plusieurs ministères plus spécialisés, à temps partiel. Quant à Philippe Thueler, cela lui permettra de renouer avec son métier, c’est-à-dire de travailler comme professeur de physique dans un gymnase de la région lausannoise.
Un nouveau modèle de financement de la FREE
La Rencontre générale a également accepté les comptes pour l’année 2020, ainsi que le nouveau modèle de financement de la FREE. Les comptes présentent un résultat final positif de 7662 francs et comprennent, à la fois, une baisse des recettes et une baisse des dépenses : la pandémie a causé le report de nombreuses activités, ainsi que des recettes qui les auraient accompagnées si elles avaient eu lieu. Un fonds pour l’accompagnement des Eglises durant la sortie de crise de la Covid-19 a pu être créé. Il sera utilisé, au besoin, par le Groupe d’accompagnement des ministères et Eglises (GAME) de la FREE.
Quant au nouveau modèle de financement de la FREE, il entrera en vigueur en 2022. Son principe de base est que chaque communauté verse à la fédération un montant situé entre 5 % et 15 % des dons qu’elle a reçus. Il est accompagné de mesures transitoires, afin de permettre aux communautés de s’adapter. Pour David Rossé, qui a étudié l’économie avant de devenir pasteur, et qui préside le processus de réflexion commencé en 2019 : « Le taux minimal exprime la redevabilité des Eglises envers la FREE. Quant au taux maximal, il n’interdit pas des dons ponctuels ».
Stéphane Bossel, le trésorier de la FREE, insiste sur les avantages de ce nouveau modèle de financement : « Choisir un taux plutôt qu’une somme permet une meilleure équité, ainsi qu’une meilleure prévisibilité budgétaire. Cela augmente aussi la solidarité entre les communautés et la FREE ».
Claude-Alain Baehler