Priorité : mon Eglise présente dans la société

mercredi 13 mai 2015 icon-comments 1

De nombreuses Eglises de Suisse romande font preuve d'une inventivité impressionnante pour se rapprocher de la population qui les entoure… et qui a besoin d'entendre parler de l'Evangile. De toutes sortes de manières, ces communautés désirent interpeller et montrer l'amour de Dieu par des engagements pratiques.

« Nous formons une communauté qui doit penser à son avenir, explique Claude Bordigoni, pasteur dans l’Eglise évangélique libre de Reconvilier (FREE). Nous devons donc chercher à comprendre ce qui pousse les gens à s'intéresser à nous. » C'est ainsi que, il y a plus d'une année, l'Eglise a développé une réflexion autour de deux thèmes inséparables : l'évangélisation et le développement de la communauté.

Le conseil a rencontré les responsables des différents secteurs d'activités et tous se sont demandé comment rencontrer et interpeller des gens qui ne manifestent pas d'intérêt pour Dieu ou pour l’Eglise. « Nous avons cherché des actions qui susciteraient des questions, qui pousseraient des personnes à se demander pourquoi nous faisons cela, qui nous donneraient le droit d'être témoins de l'Evangile », se souvient Claude Bordigoni.

L’Eglise a vécu un temps de formation avec l'atelier Saveurs de Jésus proposé par Jane Maire. Puis elle s'est lancée dans des projets pratiques : aider les personnes qui déposent des objets à la déchetterie communale, visiter des personnes âgées dans un home, proposer du baby-sitting à des couples qui aimeraient s'absenter le temps d'une soirée (voir encadré). « Ces démarches nous ont fait évoluer, se réjouit le pasteur. Avant, lorsque nous parlions de témoignage, nous entendions des soupirs. Mais depuis ces expériences, les membres de l’Eglise nous demandent de recommencer ! »

Laisser éclore les projets

Dans l’Eglise évangélique d'Aigle (FREE), les actions Mon Eglise a du talent et Présence gare d'Aigle (voir encadré) montrent un autre aspect de l'engagement d'une Eglise auprès de la population : le soutien d'initiatives personnelles. En effet, ces deux projets, artistique pour le premier et social pour le second, sont le fruit de rêves de membres de l’Eglise qui ont été soutenus par la communauté. « Lorsque nous avons parlé de notre projet au conseil, celui-ci a été enthousiaste et nous a soutenus », fait remarquer Nicolas Pirolet, membre du comité d'organisation de l'action Mon Eglise a du talent. Quant à Vincent Racine, l’initiateur de Présence gare d'Aigle, un homme au tempérament d'évangéliste, il témoigne : « J'ai ressenti le soutien de l’Eglise. »

Le 14 mars dernier, dans les locaux de l’Eglise évangélique de Morat (FREE), la célébration du nouvel an kurde a rassemblé 50 chrétiens et 250 Kurdes. Cette action montre comment un engagement de terrain peut avoir des répercussions inattendues. Après avoir accepté d'aider un Kurde dans ses démarches administratives, Norbert Valley, l'un des pasteurs de cette communauté, s'est trouvé à donner des cours d'allemand et de français. Puis cela l'a conduit à accueillir une fête durant laquelle un témoignage chrétien a pu prendre place. Il commente : « Je suis spectateur de l’œuvre de Dieu ! »

Ces actions font écho au Service Pâques 2015 qui vient d'avoir lieu dans une dizaine de villes de Suisse romande (voir encadré). L'édition de cette année a montré l'impressionnante diversité des engagements possibles. Mais tous ces projets ont également un point commun : la collaboration. Collaboration entre des chrétiens et leur communauté : celle-ci les soutient, les aide, les encourage, leur donne un cadre. Collaboration entre différentes Eglises d'une même région : lorsqu'elles s'engagent ensemble au service de la population, la méfiance diminue et l'impact augmente.

Claude-Alain Baehler

  • Encadré 1:

    Quatre projets sous la loupe

    ► Aigle : Mon Eglise a du talent. Du 24 au 26 avril, l’Eglise évangélique d'Aigle (FREE) a vécu au rythme des arts et de la fête. Théâtre le vendredi soir avec une douzaine de jeunes de 15 à 25 ans. Exposition le samedi d’œuvres produites par des artistes de la communauté : photos, peintures, travaux de couture, œuvres pyrogravées, poteries, spécialités culinaires, danse country, chorale. Culte spécial le dimanche dans la salle des spectacles d'Aigle.

    « Avec un ami, j'avais le désir de montrer les talents des membres de l'Eglise, explique Nicolas Pirolet, l'un des organisateurs. C'est un projet unificateur pour la communauté – découvrir les talents des autres – et un projet de témoignage vers l'extérieur. Il nous donne des occasions de parler de Dieu à des gens que nous ne côtoyons pas normalement.

    ► Aigle : stand à la gare. Deux vendredis soirs par mois, une petite équipe s'installe à la gare d'Aigle avec une table, une bougie, du thé, des gâteaux, des pizzas. « Certains passants s'arrêtent, explique Vincent Racine, le responsable de cette action. Ils sont surpris et engagent souvent la conversation. Il y a aussi des jeunes qui aiment nous rencontrer et nous demandent la date de notre prochain passage. » Les membres de l'équipe ont pour consigne de ne témoigner de leur foi que si une discussion s'engage naturellement dans ce sens : pas de prosélytisme, ni d'interpellations agressives.

    ► Reconvilier : des bras à la déchetterie. Avec d'autres communautés du village, l’Eglise évangélique de Reconvilier (FREE) organise des samedis à la déchetterie municipale. Les responsables du lieu mettent un espace et une tente à disposition des Eglises. Celles-ci envoient du café et des bras pour aider les usagers à débarrasser leur voiture. « La dernière fois, nous étions une quinzaine de personnes, se souvient Claude Bordigoni, pasteur dans l’Eglise évangélique. Notre action a été très bien accueillie par les usagers. Comme le temps était froid et humide, les gens étaient très contents de se retrouver autour d'un café. »

    ► Reconvilier : balbutiements du baby-sitting. Proposer des soirées de baby-sitting à des parents qui désirent sortir sans les enfants : l'idée répondait à un besoin. « Cependant, nous avons eu peu de demandes, reconnaît Claude Bordigoni. Les parents ne confient pas leurs enfants à des personnes qu'ils ne connaissent pas. » Le baby-sitting a donc été organisé localement, entre des chrétiens, leurs voisins ou leurs amis.

  • Encadré 2:

    Service Pâques 2015 : toujours plus de diversité

    Le Service Pâques 2015, organisé par des Eglises en collaboration avec le mouvement des Fabricants de joie, a eu lieu dans une dizaine de villes de Suisse romande. Aux activités traditionnelles – animations pour enfants, activités sportives, nettoyages de rues, de parcs, de berges, de voitures – se sont ajoutés toutes sortes de projets originaux. Dans plusieurs régions, on a organisé une « chasse au trésor » à la mode de l’Eglise californienne Bethel. Il s'agit pour des chrétiens de prier, de chercher des indications divines, puis de partir à la rencontre de personnes dans les rues et de prier pour elles. Une autre activité en vogue est le « mur de questions », sur lequel des passants peuvent écrire leurs interrogations, puis éventuellement engager une discussion.

    Toutes sortes d'activités s'inspiraient des besoins de notre société. Des personnes âgées ont été visitées dans des homes. Elles ont bénéficié de temps d'écoute, de musique ou de lecture. Des personnes en recherche de bien-être ont bénéficié de free-hugs, de massages ou de manucures. Des personnes à la recherche de contacts ont été accueillies dans des endroits conviviaux. Des personnes affaiblies ont reçu de l'aide pour transporter leurs commissions ou pour promener le chien. Des demandeurs d'asile, des Roms, des drogués et des marginaux ont été visités.

    Service Pâques 2015 - Best of Suisse romande

1 réaction

  • Marylaure Bogado jeudi, 14 mai 2015 09:42

    Ouhha c'est magnifique , j'ai vraiment été touché de voir tous se que vous faites pour les autres , J'aime ma ville est un projet merveilleux , inspiré par Dieu , Bravo à vous tous, vous ces serviteurs. Gloire à Dieu , soyez bénis

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