Les prochaines votations vaudoises autour de l’assistance au suicide et l’obligation pour tous les EMS d’accueillir des associations comme Exit sous peine de suppression des fonds publics, sont l’indice de profonds changements des valeurs communes à notre société. Le « bien » ne se construit plus en fonction de valeurs fondamentales comme le respect de la vie jusqu’à la fin. Non ! Il se définit en fonction de valeurs propres à chaque individu et du soi-disant devoir des soignants d’honorer les désirs du patient. Avec comme maxime centrale : « Faites aux autres ce qu’ils considèrent comme leur bien ! » L’individu n’est plus tant à protéger qu’à exaucer. En fonction de cela, nos sociétés postmodernes seraient irréductiblement plurielles et le législateur devrait en tenir compte. Soit ! Mais dans un contexte pluraliste, que fait-on de l’avis de 10% des EMS vaudois opposés à l’assistance au suicide entre leurs murs ? La société pluraliste dans laquelle nous baignons se montre incapable de respecter leur droit à la différence. Le droit à une objection de conscience des responsables d’EMS et des EMS eux-mêmes sur un sujet aussi fondamental que le respect de la vie humaine. Une fois gratté le vernis de surface, l’initiative Exit et le contre-projet du Conseil d’Etat ne sont rien d’autre que des textes liberticides. Ils bafouent la plus élémentaire des libertés fondamentales : celle de la conscience… des directions d’EMS et des Eglises qui les soutiennent. Inadmissible en ce début de XXIe siècle ! Serge Carrel, journaliste Plus sur le débat autour de l’assistance au suicide.