Le vendredi soir, la rencontre d’ouverture de Réform’action a eu lieu à la cathédrale Saint-Pierre. Elle a été confiée à une équipe de la communauté de Taizé, sous la conduite de son prieur, Frère Aloïs, un prêtre bavarois naturalisé français.
Entre deux séries de prières et de chants, le prieur a appelé son auditoire à l’unité : « Les Eglises séparées devraient se mettre sous un même toit, sans attendre d’avoir résolu les questions liées à leurs différends théologiques. » Il a expliqué que le pape François avait demandé à l’Esprit Saint le don de reconnaître avec joie les apports de la Réforme pour son Eglise. Il a proposé que les protestants fassent de même avec l’Eglise catholique.
Mais où étaient passés Luther et Calvin?
A une dizaine de mètres de l’orateur se trouvait l’historique « chaise de Calvin », soigneusement protégée par une corde, afin que personne ne s’y installe. Elle symbolisait à merveille le déroulement de cette cérémonie durant laquelle nous avons entendu le pape, mais ni Luther, ni Calvin.
Qu’est devenu le puissant message qui, il y a 500 ans, a contraint le catholicisme à se remettre en question et accompagné l’avènement de la modernité ? Nous avons eu l’impression que, à force de vouloir être ouvert et socialement acceptable, un certain protestantisme se vide de sa substance. Il est vrai qu’en devenant transparent, on laisse passer la lumière... mais tout de même !
Claude-Alain Baehler