Vendredi 15 mars, le Comité d’Egerkingen déposait à Berne son initiative populaire pour l’interdiction de se dissimuler le visage. Dans la foulée, le conseil du Réseau évangélique suisse et son pendant alémanique, l’Alliance évangélique suisse, publiait une prise de position autour de la même question : « Les enjeux de l’interdiction de dissimuler son visage ». Avec comme conclusion : « L’interdiction de dissimuler son visage dans l’espace public est acceptable. »
Un document d’orientation pour nos membres
« Notre but numéro 1, souligne Michael Mutzner, le responsable media du RES, c’est de donner un document d’orientation à nos membres. Nous n’avons aucunement aidé à la collecte de signatures et, au vu de notre document, on devrait pouvoir comprendre pourquoi on peut être d’un autre avis ! »
L’argumentaire du RES commence par évoquer la culture suisse : se dissimuler le visage n’y est pas habituel. Il mentionne ensuite l’identité individuelle et l’importance de montrer son visage de manière transparente, puis le fait que la dissimulation du visage présente des risques sécuritaires.
En cinquième position arrive la question de la liberté religieuse avec un constat ambivalent. D’un côté la reconnaissance qu’il y a là, pour certaines musulmanes, l’exercice de leur liberté religieuse, et, de l’autre, le fait que la Cour européenne des droits de l’homme a considéré une telle restriction à leur liberté comme légitime.
Le voile intégral avant tout un message idéologique !
Au point 8 seulement, on découvre la question de la pertinence d’une telle interdiction aujourd’hui, au vu du petit nombre de femmes concernées, principalement des touristes de passage, admet le document.
Pour Michael Mutzner, il est important d’avoir à l’esprit que l’interdiction du voile intégral ne ressort pas d’abord du respect des minorités religieuses. « Il s’agit d’interdire un message idéologique qui discrimine la femme et qui s’inscrit en opposition au respect du pluralisme. »