« L'Afrique subsaharienne est confrontée à une énorme catastrophe humanitaire alors qu'une vague de violence religieuse, qui a pris naissance au Nigeria, déferle sur la région et prend pour cible les populations chrétiennes de pays comme le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali et le Niger à une échelle alarmante », rapporte Portes Ouvertes, dans son communiqué du 18 janvier. Au total, vingt-six pays de cette région affichent un niveau de persécution élevé.
En cause, des groupes islamistes qui recourent à la violence, aux enlèvements, au meurtre et au viol pour asseoir leur pouvoir : «L'objectif de l'Etat islamique et des groupes qui lui sont liés est de déstabiliser toute la région et d'établir un califat islamique – à terme sur tout le continent » explique Frans Veerman, directeur du département de recherche de Portes Ouvertes.
L’Eglise trouve une forme de résistance
La SIM International emploie plus de cent trente envoyés au Niger et vingt-cinq aux Burkina Faso, dont un couple suisse rattaché à la FREE et actif dans la réinsertion professionnelle de jeunes filles. Directeur de la SIM Suisse, Jérôme Gyger suit de près la situation de ces envoyés dans ce contexte politique et sécuritaire instable. Il rapporte qu’au Burkina Faso, des Eglises et des écoles bibliques reçoivent des avertissements ayant pour but de les intimider et de les décourager de se réunir : « Face à ces menaces, les chrétiens décident s’ils continuent leurs rencontres dans leurs bâtiments ou dans des lieux privés. L’Eglise trouve une forme de résistance ».
Et Jérôme Gyger de préciser que les missionnaires de la région de Ouagadougou prennent des précautions de sécurité de base. « On a des plans pour protéger nos envoyés. On doit s’adapter et rester attentifs. Au Niger par exemple, la SIM interdit les déplacements terrestres ; ceux-ci doivent se faire en avion. » Toutefois, le directeur confie que les envoyés sentent la montée de l’insécurité. Et que la détérioration de la situation dans ces pays, considérés comme sûrs par le passé, pose des questions pour l’avenir.
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