Après une cérémonie d’ouverture haute en couleurs, le congrès a réellement commencé ce lundi, sur le thème de la vérité. Chaque journée du congrès commence par une étude de l’épître aux Ephésiens. Elle est suivie d’un partage en groupes, constitués par langues et par intérêts de ministères.
La vérité dans un monde pluraliste
Lundi, le « plat de résistance » a été servi par Carver Yu, professeur de théologie dogmatique à Hong Kong et membre de la commission théologique de l’Alliance évangélique mondiale. Celui-ci a donné le ton de la journée avec un exposé sur le sujet : « La vérité compte ». Le Docteur Yu a fait un véritable plaidoyer pour la proclamation de la vérité dans un monde pluraliste et globalisé. Il a notamment dénoncé une forme de relativisme totalitaire qui exclut parfois de manière violente toute idée de vérité. « En condamnant toutes les vérités à être totalement relatives et provisoires, le relativisme a en effet réduit au silence toute proclamation de vérité supérieure qui serait vraie pour l’ensemble des êtres humains et des cultures. Cependant, le relativisme est la plus dogmatique de toutes les idéologies ». En effet, Carver Yu considère sans hésitation comme du dogmatisme et de l’exclusivisme tout concept anti-pluraliste de la vérité. Il les rejette en bloc.
« Avec un zèle 'évangélisateur' et une hostilité sans précédent, le relativisme fait désormais la guerre à la religion en général, et au christianisme en particulier », affirme le professeur Yu. Il cite en exemple la campagne athée sur les bus de Londres et le livre de Richard Dawkins – « Pour en finir avec Dieu » – qui a remporté un franc succès et qui est une invitation à ne plus avoir peur de la religion. Le professeur Yu affirme que le bannissement de l'idée d'une vérité supérieure va coûter très cher et entraîner un chaos socio-culturel. Par conséquent, il est impératif de se lever pour inverser le cours des choses en prêchant la vérité de l’Evangile du Christ.
Le partage dans des petits groupes a également fait apparaître le sécularisme et le relativisme comme les difficultés principales dans la prédication de l’Evangile. Le relativisme n’épargne pas l’Eglise, et les orateurs de la journée ont rappelé que l’évangélisation commence dans l'Eglise.
Un séminaire multiplexe a démontré que les nouvelles technologies permettent à la fois la propagation de l’Evangile et le développement du sécularisme qui n’est plus un phénomène uniquement occidental. Cette réalité a été confirmée, dans les groupes de partage, par les habitants de pays en développement.
Développement de l'Eglise et persécutions
La soirée de ce premier jour a été consacrée à la situation de l’Asie qui connaît un grand développement de l’Eglise. Mais la liberté religieuse y est absente dans plusieurs pays. Une présentation multimédia a fait le point sur la persécution religieuse en divers endroits de la planète. Toute l'assemblée a été saisie d’une grande émotion en entendant le témoignage d’une jeune nord-coréenne, réfugiée en Corée du Sud, qui a lancé un vibrant appel à la prière pour son pays. La délégation chinoise, qui n’a pas été autorisée à quitter le pays pour participer à ce congrès, n’a pas été oubliée. La prière pour cette délégation – en présentant à Dieu les chaises restées vides – a été d’une grande intensité. Malgré tout, le découragement n’était pas au rendez-vous. Les versets choisis dans la seconde épître de Paul aux Corinthiens (chapitre 4) ont rappelé la victoire de Jésus en toutes circonstances : « Nous sommes accablés par toutes sortes de détresses et cependant jamais écrasés. Nous sommes désemparés, mais non désespérés, persécutés, mais non abandonnés, terrassés, mais pas anéantis. Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détériore peu à peu, intérieurement nous sommes renouvelés de jour en jour ».
Norbert Valley