La persécution numérique, nouvelle arme contre les femmes converties au christianisme

La persécution numérique, nouvelle arme contre les femmes converties au christianisme
(Portes Ouvertes) icon-info
vendredi 10 mars 2023

Dans son rapport sur la persécution religieuse selon le genre (GSRP), publié le 1er mars, l'ONG Portes Ouvertes montre que la persécution anti-chrétienne prend des formes différentes, que l’on soit homme ou femme. Et pointe la surveillance numérique comme une nouvelle forme de persécution des femmes d’arrière-plan musulman. Entretien avec Rebecca Reymond, de Portes Ouvertes Suisse.

A quel type de persécution sont confrontées les femmes?
La persécution à l’encontre des femmes est plus invisible et complexe. Elle prend la forme de violence sexuelle ou de mariages forcés. Par exemple, dans une culture où la foi chrétienne est minoritaire, on mariera de force une jeune chrétienne à un musulman ou à un hindouiste, pour que sa foi n’attire pas la honte sur la communauté. Mais les femmes sont aussi concernées par la violence physique (majoritaire chez les hommes) et psychologique. Elles peuvent notamment être retenues de force chez elles.

Dans quelles régions les chrétiennes sont-elles touchées par une persécution sévère?
De manière générale, la persécution des femmes suit la liste de l’Index mondial de persécution de Portes Ouvertes. En Corée du nord, si la foi d’une personne est découverte, qu’elle soit femme ou homme, elle se retrouve dans un camp de travail ou est tuée. Dans les pays d’Afrique subsaharienne, le fait d’être une femme déterminera davantage la façon d’être persécuté. Typiquement avec des viols fréquemment perpétrés lors des attaques de Boko Haram au nord Nigéria. Au Cameroun, des filles qui découvrent la foi chrétienne peuvent être empêchées de sortir, mariées de force ou mises à la rue.

La persécution numérique est en augmentation. Qu'entend-t-on par là?
Au Moyen-Orient et en Afrique surtout, des croyantes secrètes en Jésus vivent comme des musulmanes. Elles ont accès à la Bible, à un enseignement chrétien et à la vie communautaires grâce aux outils numériques. Leur messagerie téléphonique, leur localisation ou leurs comptes sur les réseaux sociaux peuvent être surveillés par leur famille ou communauté. Cette forme de surveillance va à l’encontre de la vie privée et les met en danger de subir de la violence. Pour y faire face, les chrétiennes doivent développer des compétences dans le domaine numérique et avoir un coup d’avance.

Se convertir dans une société patriarcale est encore plus compliqué pour une femme. Pourquoi?
Dans ces sociétés, la pauvreté touche en particulier les femmes et des lois pour les protéger manquent. Devenir chrétienne dans ce contexte rend une femme encore plus vulnérable. Car pour faire partie de la communauté, il faut partager la même foi. Si une femme se convertit, on prend des mesures pour la faire rentrer dans les rangs, au point parfois de lui retirer ses enfants ! Au Cameroun, pour devenir autonomes, des chrétiennes ont trouvé comme solution de monter à plusieurs leur petite entreprise. Les micro-crédits attribués par des organisations humanitaires sont aussi bienvenus.

Comment Portes Ouvertes soutient-elle en particulier les femmes persécutées?
Comprendre et documenter la persécution par genre est très important pour déterminer les priorités et savoir comment intervenir. Sachant que dans un contexte de persécution, une femme risque davantage d’être violée, on travaille sur l’éducation des hommes de cette communauté, et même l’éducation au sein de l’Eglise. Car dans ces cultures, les églises ne savent parfois pas comment réagir. Une femme violée peut être mise de côté par honte. Ne pas reconnaître qu’elle est une victime est encore plus destructeur pour elle. Nous avons aussi développé des programmes de soins post-traumatiques, et ceux-ci évoluent en même temps que notre compréhension des besoins.

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