Plus de 100'000 dignitaires musulmans ont signé au Bangladesh une fatwa qui condamne les meurtres de personnes appartenant à des minorités religieuses, comme les hindous, les chrétiens et les musulmans soufis. Dans ce pays à 90% musulman, ce décret religieux, rendu public samedi 18 juin, dit explicitement que ces meurtres sont de purs actes de terrorisme et qu’ils sont interdits par l’islam. La fatwa doit maintenant être diffusée dans les écoles coraniques et propagée sur les réseaux sociaux. Son objectif au final est de contrer la politique de recrutement de radicaux musulmans qui sont de plus en plus actifs dans le pays.
Crimes d’honneur épinglés
Au Pakistan, un décret contre les crimes d’honneur a été lancé par des dignitaires religieux lundi 13 juin. Il fait suite à une série de meurtres de femmes qui ont secoué le pays. Une adolescente de 17 ans a par exemple récemment été brûlée vive par des membres de sa famille pour s’être mariée à un homme sans leur consentement. La fatwa appelle le gouvernement d’Islamabad à adopter une loi pour punir les coupables de ce genre d’exactions.
Travail sur les mentalités
Ces deux décrets lancés contre le radicalisme à quelques jours d’intervalle indiquent que le terrorisme islamique, qu’il soit dirigé contre des minorités religieuses ou contre les femmes, est en train de fédérer contre lui un large panel d’autorités religieuses musulmanes. C’est une bonne nouvelle pour les victimes potentielles, pour la liberté religieuse comme pour la liberté des femmes ! Mais dans les deux pays, les fatwas n’ont pas force de loi. Donc un travail de longue haleine reste encore à entreprendre dans la législation, comme sur les mentalités.
Gabrielle Desarzens
Une chronique de RTSreligion sur RTS La Première à écouter ici.