Les représentations diplomatiques étrangères favorisent l'octroi de visa d'asile aux chrétiens irakiens, rapporte lundi 11 novembre l'agence missionnaire vaticane Fides. Le patriarcat chaldéen a dénoncé le phénomène qui les incite à l'exode et met en danger l'existence des communautés chrétiennes sur place.
Ce processus de « migration organisée » a été plusieurs fois dénoncé par le patriarche Louis Raphaël Sako. Il entend désormais mener une consultation générale auprès des différentes Eglises irakiennes pour encourager les chrétiens à rester dans le pays.
Bientôt plus de chrétiens ?
Selon Eric Lecomte, directeur de l'ONG Portes Ouvertes, l'Eglise irakienne a perdu 1 million de ses membres en 10 ans, depuis la chute de Saddam Hussein. Le pays en compterait aujourd'hui quelque 350'000, dont le tiers s'est déplacé à l'intérieur même de l'Irak : pour échapper à des attentats et enlèvements. Les chrétiens ont en effet quitté Bagdad ou Mossoul pour se réfugier dans le Kurdistan irakien, au nord du pays, où ils essaient de s'intégrer.
Toute profession publique de la foi chrétienne reste extrêmement dangereuse et les chrétiens vivent dans la peur d'être sujets à des violences.
Dans l'Index mondial des persécutions à l'encontre des chrétiens que dresse Portes Ouvertes chaque année, l'Irak est d'ailleurs en quatrième position, derrière la Corée du Nord, l'Arabie saoudite et l'Afghanistan.
Gabrielle Desarzens