«Les GBE ont été le lieu où s’est forgée mon envie de témoigner et où j’ai reçu aussi des outils pour le faire! s’exclame Joëlle Emery. J’ai découvert la dimension du témoignage en groupe, avec des jeunes d’Eglises différentes. C’est là qu’a commencé mon engagement pour le Seigneur.»
L’école: un lieu de choix!
Après avoir élevé ses enfants, Joëlle voulait reprendre une activité professionnelle. «Pendant mes années d’études, c’était facile de témoigner... j’ai eu des occasions comme jamais! J’aimerais encourager les étudiants et leur dire de profiter de ce temps pour témoigner! Car des occasions comme ça, après il n’y en a plus», raconte Joëlle. Durant leurs études, les jeunes sont plus ouverts. L’école est un lieu de choix: tout leur rappelle qu’ils sont en marche, en train de définir leur avenir.
«Alors qu’après, poursuit Joëlle, quand on est impliqué dans une profession, on a le sentiment que l’on a déjà défini sa vie et qu’il n’y a plus rien à changer.» Dans leur lieu de travail, les jeunes adultes se laissent donc moins facilement interpeller par l’Evangile. «Mon témoignage souffrait de ne plus rencontrer les mêmes conditions qu’avant, raconte Joëlle. Bien sûr, je parlais avec mes voisines, j’invitais quelques personnes, mais ce n’était pas aussi facile. Bref, j’avais la nostalgie du temps de mes études.»
Une journée décisive...
Avec Daniel, son mari, Joëlle allait chaque année à la «journée amitié» des Groupes bibliques des écoles et des universités (GBEU). Cette fois-là, le thème était le partenariat. «En fin de journée, se rappelle Joëlle, j’ai demandé à trois jeunes d’un GBE: qu’est-ce que vous attendriez d’un aîné? Comment imaginez-vous vivre concrètement le partenariat? Et ils m’ont dit: on aimerait beaucoup qu’un ancien GBUssien nous visite une fois, nous apporte une petite méditation, et surtout prie pour nous, s’intéresse à nous et soit un vis-à-vis. Je leur ai dit: eh bien moi, cela me plairait beaucoup. Et ils m’ont invitée!»
Les jeunes de ce groupe ont beaucoup apprécié le soutien de Joëlle. Les GBEU avaient justement envie de créer un réseau d’aînés. Et voilà qu’on propose à Joëlle d’être la «marraine» du groupe! Son rôle? Visiter les jeunes en début d’année scolaire, voir leurs visages, enregistrer leurs prénoms... afin de prier pour eux! «Je priais pour eux toute l’année et appelais les responsables une fois par trimestre pour prendre des nouvelles du groupe, savoir ce qui se passait et comment cela allait», raconte Joëlle.
De marraine à animatrice
Joëlle aimait ce rôle de marraine. Le poste d’animatrice venait de se libérer et Joëlle s’y était intéressée. Mais elle manquait de confiance en elle. Suite à l’encouragement d’amis, elle postule... «C’est un cadeau, un travail que j’aime et où je me sens revivre! s’enthousiasme Joëlle. Je suis derrière les jeunes pour les encourager et leur donner des outils pour témoigner à l’école. Les groupes ont deux objectifs: aider les jeunes à oser être chrétiens sur leur lieu
d’études et les stimuler à inviter leurs amis non chrétiens. C’est chouette de témoigner de personne à personne. Mais c’est toute une autre dimension, quand on peut inviter son ami à rencontrer d’autres chrétiens, et qu’il entre en contact avec la Bible!»
Joëlle est maintenant en lien avec tous les GBE du canton de Vaud, soit 23 responsables de 14 groupes. Dans presque tous les gymnases du canton, il y a un GBE. «Quand il y a une tradition de GBE dans une école, cela se passe généralement bien, car le directeur en a l’habitude, explique Joëlle. Je lui écris en début d’année pour lui signaler qui sont les responsables. Je joue donc le rôle de facilitateur.» Ainsi, quand les jeunes demandent une salle, le directeur est déjà avisé. Dans les écoles professionnelles, c’est plus difficile, car il n’y a pas une tradition de GBE. Joëlle facilite alors le démarrage du groupe. Et généralement, elle est convoquée par la direction pour expliquer ce que sont les GBE.
Du «réseautage»
Joëlle réunit les responsables de groupes 4 à 5 fois par année, pour une petite formation et des temps de partage. Elle les encourage à communiquer entre eux leurs sujets de reconnaissance et de prière. «Le «réseautage» commence à bien marcher. L’an dernier, par exemple, il y a eu plein d’affiches qui ont circulé entre les groupes. Elles ont pu servir plusieurs fois... et ils se sont beaucoup encouragés avec cet échange!»raconte Joëlle.
L’année dernière, un responsable a pris l’initiative de faire un grand pique-nique au bord du lac. Il avait invité tous les GBE du canton de Vaud, en utilisant la liste d’adresses de Joëlle. Une bonne trentaine de jeunes sont venus, ce qui a beaucoup encouragé l’initiateur de cette rencontre. En même temps, cela a été très formateur: il a vu l’effort que représentait l’organisation d’un tel événement.
Faire confiance aux jeunes!
L’atout des GBEU, c’est de faire confiance aux jeunes. Il y a quelque temps, une fille craignait de devenir responsable. Alors elle a pris un jour pour prier. Suite aux encouragements de Joëlle, elle s’est trouvé une amie pour prier avec elle. Puis Joëlle a eu l’idée de leur proposer de petites méditations autour de la prière, pour les aider à commencer. Finalement, ce groupe a très bien fonctionné, sans plus avoir besoin d’aide pour préparer leurs méditations. «On travaille à notre disparition!» s’exclame Joëlle avec une pointe d’humour.
En début d’année, il est très important de créer la confiance, pour que les responsables aient le sentiment d’appartenir à une équipe. «Je visite chaque groupe deux fois par an. J’essaie de voir leurs besoins. Une fois, j’ai été appelée par des responsables à jouer un rôle de médiation. J’ai trouvé cela très riche, et leur confiance m’a énormément touchée», se souvient Joëlle. L’an dernier, une responsable avait à cœur de distribuer des bandes dessinées d’Alain Auderset dans son école. Joëlle a appuyé ce projet et s’est beaucoup réjouie de l’enthousiasme que cette action a suscité à tous les niveaux.
Un témoignage fragile...
Joëlle considère son rôle de «facilitateur» comme tout simple... mais c’est dans un contexte de grande fragilité! «Parce que c’est fragile, le témoignage des jeunes! Reconnaît Joëlle. L’école est un lieu d’affermissement de leur foi. Notre association permet de soutenir leur témoignage dans la durée. Je fais aussi le lien entre les jeunes qui sortent des écoles, pour les orienter vers les groupes des universités. Et là, il y a des jeunes qui viennent de pays fermés à l’Evangile... c’est une terre de mission incroyable!» C’est certain: Joëlle a la passion des jeunes. Mais la passion qui l’anime pardessus tout, c’est de leur partager l’Evangile!
Anne-Catherine Piguet