Un enfant meurt... Il faut pourtant poursuivre la route, se reconstruire.

jeudi 22 mai 2014

La vie ne s'arrête pas à la mort d'un enfant. C'est la conviction forte que partagent trois couples de chrétiens qui ont connu cette séparation douloureuse. Et qui croient en la résurrection.

Il n'y pas de mot. Pas de mot pour décrire le statut d'un parent qui perd un enfant. Il y a juste un trou immense dans le vocabulaire, à la mesure de la douleur qui frappe le père et la mère qui doivent faire le deuil de leur fils ou de leur fille. Ce vertige, le couple Peter et Stéphanie Clarke de l'église de Villard (FREE) l'a connu cette année en janvier suite au décès de leur fille Christine à l'âge de 24 ans, atteinte du cancer. Avant eux, Antoine et Evelyne Schluchter de Villars l'ont vécu avec la mort subite le 13 mai 2013 de leur fille Marie, 19 ans. En 2005, Shafique et Mireille Keshavjee ont été séparés de leur fils Simon, mort à l'âge de 13 ans et demi, après 3 ans et demi de maladie.
« S'il est un espoir qui nous porte, c'est celui de la résurrection », a récemment témoigné le pasteur Antoine Schluchter dans l'émission télévisée Faut pas croire1. Interrogé à propos du livre sur Marie qui vient de paraître2, il dit avoir voulu faire mémoire, rendre hommage : « S'il y a la vie, il y a la survie, le dépassement », a-t-il ajouté. Réuni sur le plateau avec Shafique Keshavjee, les deux papas ont tous les deux affirmé leur conviction forte de la victoire de la vie sur la mort par la résurrection. Une résurrection qui se vit déjà maintenant par l'ouverture à l'autre et au monde.

Survivre, vivre, vivifier
Certes, « une des plus grandes pertes pour un être humain, c'est probablement celle de son enfant », exprime le couple Keshavjee dans le dernier bulletin trimestriel « Le lien des cellules de prière »3. « Tout parent doit se souvenir qu'engendrer un fils ou une fille, c'est faire advenir au monde un être qui va disparaître, mais qui est également appelé à la vie éternelle », poursuit-il, en estimant que retrouver le sens de la vie après une telle perte, « c'est survivre, vivre, vivifier à la suite du Christ. »
« En toute simplicité, je reste avec les miens accroché à la corde de l'espérance, écrit Antoine Schluchter dans les dernières pages de son livre. Et je ne puis le cacher, j'ai plus que jamais à cœur que chacun ici-bas découvre qu'il est aimé de Dieu par le Christ au-delà de toute mesure et que, face aux pires épreuves comme dans le quotidien le plus banal, il puisse être réconforté par ces paroles à nulles autres pareilles : 'Rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, notre Seigneur' (Romains 8, 38). »
Gabrielle Desarzens

1 Emission du 19 avril 2014 . 
2 Antoine Schluchter, Je te salue Marie, ma fille, 19 ans, un jour et l'éternité, Ed. Favre : 2014
3 www.shekina.com

  • Encadré 1:

    « La vie est belle »
    (...) « On se représente tous plus ou moins la maladie,
    Un abîme sans fond, une éternelle nuit.
    Moi, j'ai découvert ce vaste domaine où se déploie toute la gamme des émotions humaines.
    Y'a l'Eglise qui se mobilise et les proches qui sont là,
    Tous ceux qui m'ont portée, qui m'ont offert une vie normale même au plus bas.
    J'apprends chaque jour et je découvre en marchant que l'important n'est pas les éléments, mais la vie qu'il y a autour.
    Et puis bon dans tout ça, y'a aussi un Dieu d'amour.
    Merci Seigneur pour ta grâce éternelle,
    Tu m'as donné une vie qui est tellement belle. »(...)
    Extrait d'une chanson de Christine alias Lady Slamenco

    Clarke christine

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