Les Rencontres générales de la FREE sont l’occasion de passer en revue ce qui « grenouille » dans la marmite de la plus grande fédération évangélique de Suisse romande. A l’église des Ecluses à Bienne, le samedi 19 novembre, le secrétaire général de la FREE, Jean-Charles Moret, s’est posé plus en général qu’en secrétaire ! Face aux demandes de contributions aux Eglises pour les activités communes, il a voulu donner un visage au budget fédératif.
Les salariés de la FREE : « Quelle armée ! »
Il a d’abord parlé des 68 visages, 14 en Suisse et 54 à l’étranger, qui bénéficient pour des temps partiels ou complets de la manne de la FREE. Puis il a fait monter sur scène toutes les personnes salariées par la FREE et présentes dans l’auditoire. Pour donner davantage de corps à cet ensemble de personnes soutenues par les Eglises, il a ensuite fait venir tous les pasteurs présents. Face à la cinquantaine de personnes sur scène, il s’est exclamé, sous l’œil avisé de Daniel Berger, vice-président de la FREE et officier de carrière dans l’Armée suisse : « Quelle armée ! Elle paraît grande, mais en réalité elle est minuscule ! Insignifiante et dispersée dans une vingtaine de pays ! Mais elle tient son ministère du plus grand des généraux, Jésus-Christ ! »
Certains délégués et pasteurs présents ont sourcillé devant les envolées « martiales » du secrétaire général, mais ce dernier a désamorcé… l’image en mettant en avant qu’il y avait place au sein de la FREE pour une diversité de sensibilités dans ce domaine, et notamment pour une sensibilité pacifiste ! Et que la seule fois où Paul comparait le chrétien à un soldat de Jésus-Christ, il ne relevait que sa consécration.
Béthel : un lieu de stage pour jeunes et civilistes
Le passage en revue des activités FREE a mis en avant toutes sortes d’engagements. L’un des plus impressionnants a permis aux délégués d’entendre tour à tour Kiny Mottier, directrice de la Maison Béthel à Blonay, et Eliézer Martinez, l’aumônier, dresser un bilan d’une année d’activités de cette nouvelle institution de la Fondation Praz-Soleil. Kiny Mottier a tout d’abord remercié la FREE pour son soutien dans cet accueil des personnes en fragilité psychique, puis rappelé les défis de ce nouvel établissement dont la première année de vie a été marquée par les problèmes de santé de plusieurs membres du personnel. Kiny Mottier a aussi relevé que Béthel constituait un lieu de stages pour les jeunes intéressés par les soins médicaux ou la prise en charge psychiatrique. Elle a aussi mentionné que, prochainement, des civilistes pourraient accomplir leur service à Béthel.
De son côté, Eliézer Martinez, soutenu à mi-temps par la FREE, a présenté ses activités d’aumônier à Béthel : l’accueil personnalisé des patients, les entretiens de relation d’aide, la mise sur pied de temps de méditation pour les patients et le personnel, ces moments informels de discussion sur le banc des fumeurs… Il a aussi relevé qu’il s’était inscrit dans la dynamique des ateliers que proposait la maison en animant un groupe intitulé : « Parler d’un sujet… » Des thèmes comme la colère ou la santé ont figuré au menu des discussions.
Le SME va voler de ses propres ailes
La Rencontre générale de Bienne a aussi permis au Service missionnaire évangélique (SME) de faire part des restructurations par lesquelles il passe. Jean-Charles Moret a rappelé que ces dernières années avaient été marquées dans le monde de l’humanitaire par un « changement de saison ». Les partenaires institutionnels du SME, la Coopération suisse (DDC) et Pain pour le prochain, ont développé des exigences toujours plus pointues à l’endroit des ONG, notamment à cause de certaines craintes de voir des fonds publics utilisés à des fins d’évangélisation. Pour éviter tout quiproquo en la matière, la FREE a décidé de séparer plus clairement le SME des Eglises en le constituant en association indépendante, avec une assemblée générale, un président et un secrétaire général propres. A l’avenir, la FREE gérera toutes les situations d’envoyés qui, sur le terrain, sont impliqués dans une annonce directe de l’Evangile et le SME assumera la responsabilité de toutes les personnes engagées dans un travail humanitaire. Selon la formule de Jean-Charles Moret, « la FREE s’occupe de la prédication de l’Evangile et le SME sera notre bras humanitaire dans le monde ». En final, Michel Berger, le secrétaire général intérimaire du SME, a rappelé que la nouvelle ONG focalisait actuellement son attention sur 3 pays : le Laos, le Liban et le Tchad.
La commission de gestion se penche sur Elim
Un passage en revue des activités d’une fédération d’Eglises, c’est aussi aborder des sujets de tristesse ou difficiles. La Rencontre générale a pris note de l’arrêt des activités de l’Eglise évangélique de Grandcour dont le bâtiment a été vendu à l’Eglise réformée baptiste de la région de Payerne. La commission de gestion a aussi rendu son rapport sur les relations de la FREE avec l’Eglise évangélique Elim à St-Prex. Pour rester maître de sa communication, Jean-Claude Fragnière de l’Eglise évangélique de la Rochette à Neuchâtel a lu un rapport où il a constaté que, statutairement, la FREE n’avait aucun droit d’intervention dans une communauté locale, qu’au vu des documents reçus il n’y avait pas lieu de mettre en cause la bonne foi des nombreux médiateurs appelés au chevet de la situation et qu’il était regrettable que les différentes parties n’aient pas pu s’entendre. Pour éviter à l’avenir de se retrouver dans une situation aussi délicate, la commission de gestion a transmis quelques propositions concrètes au bureau exécutif de la FREE pour des statuts clarifiant la gestion des conflits.
Le passage en revue des activités de nos Eglises ne s’est pas terminé sur un : « Rompez ! » sec et sonnant, mais par une prière de demande de bénédiction sur toutes ces activités. Elle a été adressée au Seigneur de l’Eglise par le président du Réseau évangélique : le pasteur Norbert Valley.
Serge Carrel