Pour moi, la louange est une expression de la foi, un moyen de s'approcher de Dieu. Lorsque nous le louons dans des moments de doute ou de détresse, nous libérons notre âme comme Paul et Silas dans leur prison. Nous nous tournons vers Dieu qui est est plus grand que nos situations. Les musiciens et les conducteurs de louange doivent garder à l'esprit cette dimension spirituelle de la louange.
Conduire avec fluidité, afin que l'auditoire soit « connecté »
Un moment de louange réussi doit être conduit avec fluidité. Nous ne choisissons pas simplement des chants qui nous plaisent ou qui «marchent bien». Nous cherchons à donner une unité à ce moment, partant de la terre pour arriver au ciel et adorer Dieu. Pour y parvenir, le choix des transitions entre les chants est aussi important que celui des chants eux-mêmes.
Le but d'un conducteur de louange est de connecter son auditoire à Dieu. S'il ne travaille pas soigneusement l'enchaînement des chants, il risque de voir l'assemblée se déconnecter de Dieu à tout moment.
Prévoir des articulations de 15 à 20 secondes
Certains conducteurs de louange peuvent avoir des difficultés parce qu'ils sont timides ou bavards. Une personne timide risque de ne pas créer le contact avec l'auditoire et d'enchaîner des chants sans les introduire. A l'opposé, un bavard risque de tomber dans des enchaînements trop longs.
Ainsi, entre deux chants, prévoyons des articulations de 15 à 20 secondes. Elles peuvent indiquer pourquoi un chant a été choisi. Elles peuvent contenir une prière ou un texte biblique. Lorsque l'assemblée est « connectée » avec Dieu à travers les chants, mieux vaut alors se taire, afin de ne pas couper cette relation. En ramenant l'attention à nous, nous risquerions de détruire ce qui a été construit.
Le conducteur de louange cherche un « cœur à cœur » avec l'auditoire
Il est important que le conducteur de louange choisisse des chants auxquels les personnes présentes peuvent s'identifier, avec des paroles qu'elles peuvent s'approprier. Si de nouveaux chants sont imposés chaque semaine, les gens vont être perdus. Ils ne pourront pas vivre ce qu'ils chantent et se connecter à Dieu.
Durant le temps de louange, le conducteur doit établir une relation de confiance, un cœur à cœur, avec l’auditoire. Il commence par dire bonjour, il parle d'une voix douce, il rappelle les promesses et les bénédictions de Dieu au cours des jours passés. Il demande à l'assistance de se lever, car assise, elle est spectatrice, mais debout, elle est actrice.
En effet, il est important que les participants soient encouragés à être acteurs. Ce sont eux qui louent, qui adorent, qui chantent, qui prient, qui applaudissent, qui vivent un moment spécial avec Dieu. Entre les chants, le conducteur de louange les aide et les encourage. Et lorsque l'assistance est connectée à Dieu, il se tait.
Une équipe de louange vise l'excellence
On ne peut pas avoir les mêmes exigences de qualité à l’endroit d'une petite équipe de musiciens de service tous les dimanches ou à l’endroit d'une grande équipe permettant à chacun de jouer une fois par mois. Cela dit, Dieu mérite l'excellence, le meilleur de nous-mêmes.
Cela implique que les musiciens doivent travailler, répéter et se former. Lorsque les musiciens jouent avec peine, ils se concentrent pour jouer le plus juste possible. Mais lorsqu'ils sont suffisamment à l'aise sur le plan technique, il peuvent se concentrer sur Dieu et le louer vraiment. Lorsqu'une équipe progresse en partageant cette vision de l'excellence, elle attire d'autres musiciens et d'autres chanteurs, et elle grandit.
Les enfants ont besoin d'une louange adaptée
Une louange adaptée aux enfants peut être très utile. Des chants adaptés sont choisis. La conduite du moment tient compte des caractéristiques particulières d'un auditoire d'enfants. Ceux-ci vont pouvoir jouer, s'amuser, sauter. Ce n'est que tout doucement qu'ils découvriront une louange plus intérieure.
Le conducteur de louange travaille sous l'autorité du pasteur
Dans l’Eglise, le responsable de louange est soumis au pasteur. Cela implique que le pasteur sait clairement en quoi consiste la louange et qu'il l'enseigne dans l’Eglise.
Ensuite, le pasteur doit donner au responsable de la louange l'autorité qui lui permettra de bien faire son travail, d'amener des changements, une direction, une vision et une rigueur. Le pasteur et le responsable de la louange doivent donc travailler main dans la main.
C'est dans le cadre de cette collaboration que des limites acceptables sont choisies sur le plan vocal, musical, du style de musique ou du volume sonore. Par exemple, si l'auditoire est composé de personnes âgées, le volume sonore sera plus bas que s'il est composé de jeunes.
Composer, c'est accepter de beaucoup travailler
La composition de chants, c'est 10 pour-cent d'inspiration et 90 pour-cent de transpiration. Elle exige beaucoup de travail dans les domaines de la créativité et des compétences. Il est important de connaître les règles de base de la composition musicale. Il est tout aussi important de bien manier le français, les rimes, les accents toniques, les accents rythmiques, les élisions, les diphtongues, les diérèses.
Ce savoir-faire détermine si un chant va tout de suite être délaissé ou s'il va s'imposer parce qu'il permet de vivre une expérience. Un chant mal construit « bloque » à certains moments, parce que les règles de composition n'ont pas été respectées. Si il est bien écrit, il va couler naturellement.
Propos recueillis par
Pascal Crelier et Claude-Alain Baehler
Le site de Dan Luiten.