Lors d’une rencontre les 18 et 19 février à Nashville, le Comité exécutif de la Convention baptiste du Sud a décidé de proposer un amendement à sa constitution, qui vise à exclure toute Eglise membre qui se montrera « indifférente aux problèmes des abus sexuels ». J. D. Greear, l’actuel président de la Convention baptiste, a souligné auprès de la chaîne de télévision CNN que les Eglises qui protégeaient les abuseurs « n’avaient pas leur place dans le cadre de la Convention baptiste du Sud ». Une dizaine d’Eglises « indifférentes » ont été nommées.
Les critères de radiation
Pour le président, cette attitude indifférente est évidente lorsqu’une Eglise emploie une personne condamnée pour crime sexuel, lorsqu’elle permet à un abuseur de travailler comme volontaire avec des mineurs, lorsqu’elle continue à employer une personne qui a caché illégalement des informations concernant un abus sexuel commis par un employé ou un bénévole…
Cet amendement devra être approuvé par deux tiers des délégués aux rencontres annuelles 2019 et 2020 de la Convention baptiste du Sud.
Un registre des abuseurs aussi sur la table
J. D. Greear a aussi souligné, selon le Houston Chronicle, qu’un registre des responsables d’Eglises et des bénévoles condamnés ou accusés de manière crédible de crimes sexuels « était aussi sur la table ». Ce registre réclamé depuis de nombreuses années par les victimes et par les groupes de personnes concernées au sein de la Convention baptiste, a obtenu le soutien de nombreuses autres personnalités de la plus grande Eglise protestante américaine.
Dans son discours d’ouverture lundi soir 18 février, le président de la Convention baptiste du Sud a invité les membres de sa fédération à « entrer dans une saison de pleurs, de deuil et de repentance », suite aux affaires de crimes sexuels mis au grand jour par les médias. Il a aussi indiqué que cette prise de conscience initiée par le Houston Chronicle et le San Antonio Express-News « n’était pas fabriquée par des gens hostiles à la foi chrétienne. Nous n’avons pas pris suffisamment au sérieux, a-t-il confessé, les comptes rendus d’abus dans nos Eglises, comme nous le demande l’Evangile. Parfois, nous avons même fait pire : nous avons ignoré délibérément les victimes et nous leur avons demandé de se taire. »
Serge Carrel avec différents médias aux Etats-Unis (Houston Chronicle, Baptist Press et Christianity Today).