Dans le monde des Eglises chrétiennes, le débat sur l’homosexualité est clivant. Bon nombre d’Eglises multitudinistes comme l’Eglise réformée vaudoise (EERV) en Suisse ou l’EPUF en France ont accepté de bénir des couples gays. Depuis 2013, date où le synode de l’EERV a entériné la bénédiction des couples partenariés, cette Eglise a béni 8 couples de même sexe, a annoncé dernièrement l’agence de presse réformée Protestinfo (1).
Une personne attirée par le même sexe s’exprime
Dans ce contexte, Dieu est-il homophobe ? (2) apparaîtra à beaucoup comme le xième ouvrage polarisant sur la question. C’est vrai ! Mais il a l’originalité d’émaner de la plume d’un pasteur anglican de la Paroisse St-Mary de Maidenhead, dans la lointaine banlieue ouest de Londres, qui ressent « des sentiments homosexuels ou de l’attirance envers le même sexe » (ce qui donne le sigle AMS). Sam Allberry est très présent sur le web, notamment au travers de conférences données dans le cadre de rencontres de la Gospel Coalition ou d’Evangile 21(3). Il raconte son cheminement et explique son désir de refuser de pratiquer l’homosexualité, à cause de son engagement à la suite de Jésus de Nazareth.
Le propos de son livre est classique et ne diverge pas de ce que 2000 ans de christianisme n’ont cessé de proclamer. Pas de stigmatisation particulière de l’homosexualité, mais un rappel central : « Le message que Dieu adresse aux homosexuels est le même qu’il adresse à chacun : ‘Repentez-vous et croyez.’ C’est la même invitation à trouver la plénitude de la vie en Dieu, la même offre de pardon et de cet amour profond et merveilleux qui transforme des vies » (p. 10).
Le projet de Dieu pour la sexualité humaine
Sam Allberry présente dans un premier temps le propos de la Bible sur le mariage et la sexualité. « D’après l’enseignement de la Genèse approuvé et développé par Jésus dans son ministère, le sexe est un cadeau de Dieu exclusivement réservé au mariage. En outre le mariage doit avoir lieu entre un homme et une femme… » (p. 23).
Une fois ce cadre général posé, ce pasteur anglican développe le propos de la Bible sur l’homosexualité. A propos de l’épître aux Romains (Ro 1.26-27), il relève que l’argument comme quoi les tendances homosexuelles seraient de naissance ne tient pas. « Nous avons tous des désirs pervertis par notre nature déchue. Les désirs pour les choses interdites reflètent ce que le péché a corrompu en moi et non ce que Dieu a fait de moi » (p. 32). La pratique homosexuelle « est un péché grave, ajoute-t-il. L’apôtre Paul affirme que celui qui pratique l’homosexualité et ne se repend pas n’entrera pas dans le Royaume de Dieu (comme tous les injustes)… La conduite homosexuelle mène les gens à la destruction. Enseigner autre chose (comme le font malheureusement un certain nombre de leaders prétendument chrétiens) revient à envoyer les gens en enfer. L’Evangile est en jeu » (p. 37) !
Jésus est celui qui satisfait tous nos besoins affectifs et émotionnels
La position claque, tranchante ! Mais le propos ne s’arrête pas là. Sam Allberry développe ensuite une approche pastorale. Celui qui connaît cette réalité de l’intérieur mentionne des pistes pour permettre aux personnes développant une attirance pour le même sexe de faire face à leurs tentations : prier, travailler sur une juste représentation de ce qu’ils sont, rechercher le soutien des autres… L’horizon des personnes développant une AMS est le développement d’un célibat sain, qui peut être encouragé et soutenu par une communauté chrétienne chaleureuse et bienveillante.
Sam Allberry termine son petit livre sur une réflexion autour de « Jésus, pain de vie ». « Le plus grand cadeau que Jésus nous fait, affirme-t-il, c’est lui-même… Jésus est celui qui satisfait nos besoins affectifs et spirituels les plus profonds. Il est le cadeau pour nous tous, quels que soient nos problèmes et difficultés. Quiconque vient à lui trouve la plénitude de la vie » (p. 89).
Donc non ! Dieu n’est pas homophobe ! Il invite tout un chacun à se repentir et à changer de vie !
Serge Carrel