Le forum de Caux pour la sécurité humaine qui se tient à Caux chaque année depuis 2008 met cette semaine un accent particulier sur le processus de démocratisation initié ce printemps en Afrique du Nord. « Les soulèvements populaires du début de cette année représentent l’espoir et le changement, a indiqué Peter Maurer, secrétaire d’Etat du Département fédéral des Affaires étrangères dans son discours d’ouverture. Mais ils sont aussi un défi majeur, tant pour les pays concernés que pour la communauté internationale. Et c’est le devoir notamment de la Suisse de soutenir une transition stable et pacifique dans cette partie du monde. »
Pour ce qui concerne la Tunisie et l’Egypte, la Suisse est intervenue rapidement en gelant les biens des anciens présidents pour protéger les intérêts des populations locales. Et, selon le secrétaire d’Etat, elle offrira à l’avenir son expertise pour renforcer et aider les réformes judiciaires de lutte contre l’impunité.
400 « réconciliateurs » en provenance de pays en crise
Les participants à ce forum de Caux sont à chaque fois des acteurs de terrain de première ligne. Concernant l’Afrique du Nord, la société civile est représentée par plusieurs étudiants tunisiens et égyptiens qui ont manifesté dans la rue. S’ils ont donné hier leur témoignage, ils ont aujourd’hui et demain, des échanges plus confidentiels entre eux. Selon le porte-parole Andrew Stallybrass, ils bénéficient de l’expertise du fondateur d’un nouveau parti politique tunisien ou encore de celle d’un spécialiste espagnol des transitions démocratiques.
Pour les deux initiateurs de ces rencontres de Caux que sont le diplomate algérien Mohamed Sahnoun et l’ancien président du CICR Cornelio Sommaruga, les quelque 400 personnes présentes au forum sont ce qu’ils appellent des « réconciliateurs » de pays en crise.
Les éditions passées ont par exemple largement contribué à former la nouvelle élite diplomatique du sud-Soudan, un pays devenu indépendant le week-end dernier.
Gabrielle Desarzens