« Par l’évangélisation des profondeurs, on est rejoint par la Parole de Dieu là où on en est, dans notre humanité ». C’est par ces mots que Laure, 51 ans, mère de trois garçons et membre de l’Eglise Arc-en-Ciel (FREE) à Gland résume la pensée de Simone Pacot. L’association œcuménique Bethasda, fondée sur les travaux de cette femme octogénaire, anime depuis de nombreuses années des sessions dans tous les pays francophones d’Europe occidentale ainsi qu’au Canada. Elle s’appuie sur la certitude que, quelles que soient les difficultés de la vie et les blessures, chacun peut accueillir la présence de Dieu au cœur de ce qu’il vit. En Suisse, une trentaine de nouvelles personnes suivent chaque année un cycle de formation dans la communauté de Grandchamp, à Areuse (NE).
« Je suis une maison, et je dois ouvrir la porte à l’Esprit. A ces torrents de vie dont parle le prophète Ezéchiel », indique Simone Pacot depuis Paris. Laure Robert Wachter explique s’être engagée dans les sessions d’« Evangélisation des profondeurs » après avoir lu le premier livre de Simone Pacot, et parce qu’elle avait l’impression d’avoir à mettre de l’ordre dans sa vie. « Mais je ne savais pas trop comment faire, dit-elle dans son domicile familial de la Côte lémanique. Lire que le Christ est descendu aux enfers et qu’Il en est ressorti vivant m’a interpellée. J’ai compris qu’Il m’avait précédée dans les lieux difficiles, qu’Il les avait lui-même connus. A cette époque, je sentais des blocages en moi et j’ai voulu les visiter. »
Quelque chose a véritablement changéA la suite du Christ, Laure a donc choisi de s’engager à Grandchamp dans ses « profondeurs » à elle. « J’y ai trouvé des blessures, de la tristesse. Ce voyage a permis de faire la lumière sur les chemins de mort que j’avais pris. Mes blessures étaient de l’ordre de l’identité. Suite à ce constat, j’ai vu que j’avais souvent subi les choix que j’avais faits. » Lors d’une session, les participants étaient invités à amener l’enfant blessé en eux devant le Christ et devant témoins. « J’ai pu amener la petite Laure qui se sentait seule, pas accompagnée par ses parents qu’elle devait plutôt protéger. Cette enfant blessée agissait encore en moi. Un des témoins qui m’environnaient a dit à ce moment-là que Dieu avait entendu mon désarroi et que je n’étais désormais plus seule. Et quelque chose a véritablement changé dans ma vie : de fait, je ne me sens plus seule ! »
Laure ajuste ses lunettes. Dans le sous-sol de sa maison où elle expose ce qu’elle a découvert dans la démarche de Simone Pacot, elle met encore l’accent sur l’injonction faite à Abraham en Genèse 12, qu’elle a entendue à Grandchamp et qui a eu effet de détonateur. « Quand j’ai entendu ces mots ‘Va vers toi’, c’est comme si Dieu me disait : ‘Va vers toi, Laure; va vers qui tu es’. Et c’était bouleversant, parce que je ne savais pas bien qui j’étais ! » Depuis les sessions qu’elle a suivies, cette femme continue à développer son identité, à ne pas « se courber systématiquement devant les autres ». Et témoigne ressentir une grande paix intérieure, « une paix qui me porte ».
Gabrielle DesarzensLe site de Bethasda