Tout juste retraité, le pasteur Jean-Blaise Roulet a accepté de nous parler de transmission : comment il a partagé son expérience durant trois décennies de pastorat, et ce qu’il aimerait dire aux jeunes qui se posent la question du ministère pastoral.
Comment votre ministère pastoral s'est-il déroulé ?
Je suis pasteur depuis trente ans. D’abord, j’ai servi dans l’Église évangélique de Clos-Riant (FREE), à Château-d’Oex, puis dans celle de « La Passerelle » (FREE), à Vevey. Je n’ai pas eu l’occasion d’effectuer un stage pastoral préliminaire, car je suis d’une génération où les pasteurs se formaient souvent « sur le tas ».
Qu'avez-vous particulièrement aimé dans votre ministère ?
Tout ! J’ai beaucoup apprécié d’être un généraliste qui devait toucher à tous les domaines. Il m’a semblé que chaque activité renouvelait l’ensemble. J’ai eu le privilège de pouvoir accompagner la création d’un groupe de Flambeaux de l’Évangile au Pays-d’Enhaut, puis de développer le domaine social à Vevey. Ces deux projets, en lien avec l’Église, ont été des bols d’oxygène pour tout le reste.
Avec-vous formé des stagiaires ?
J’ai eu le privilège d’accompagner cinq pasteurs stagiaires durant des périodes d’une année : Gilles Geiser, Bertrand Gounon, Daniela Bär, Yohan Salsac et Salvador Dorantes. Ces expériences ont été très enrichissantes. J’ai aussi souvent accueilli des étudiants de la Haute école de théologie de Saint-Légier (HET-PRO) durant des périodes de un à trois mois.
Pour moi, il est très important d’offrir à des jeunes en formation un lieu sécurisé – « à l’abri » d’un pasteur expérimenté – dans lequel ils peuvent toucher à tous les domaines. Le cadre d’un stage permet une critique bienveillante qui amène le jeune à progresser.
Avez-vous accompagné des personnes qui ont choisi le ministère pastoral ?
Oui, dans le cadre des stages. Mais aussi, de manière indirecte, dans d’autres contextes tels que les camps ou les Flambeaux de l’Évangile.
Qu'est-ce qu'une pasteure ou un pasteur devrait transmettre ?
Il faudrait montrer la beauté et la richesse du ministère pastoral. Il s’agit d’un travail magnifique, avec de nombreuses possibilités d’être créatif. Il y a aussi un honneur à recevoir, de la part du Christ, la mission de donner des soins à son Épouse. Et le ministère pastoral, bien qu’il soit exigent, nous laisse une liberté incroyable ! Durant ces trente dernières années, je n’ai jamais eu quelqu’un qui ma dit ce que je devais faire.
Notre cœur a besoin d’être sanctifié par Dieu pour aimer, chercher l’humilité et le service, et ne pas – trop ! – dépendre du regard des autres. Mais, en même temps, notre personnalité naturelle, avec ses forces et ses limites, ne sont nullement un obstacle au ministère. Dieu ne nous demandera jamais pourquoi nous n’avons pas été « comme celui-ci » ou « comme celui-là ». Mais il pourrait nous demander pourquoi nous n’avons pas été nous-même !
Je peux témoigner du fait que le Seigneur est un « patron » merveilleux. Il sait comment nous renouveler, semaine après semaine. Il nous offre son amitié, ainsi que tant d’occasions d’être fortifiés !