Pékin a révélé que plusieurs cadres du Parti communiste chinois sont chrétiens ou bouddhistes. Cette constatation en forme de menace vise notamment les élites de la province du Zhejiang, au sud-est du pays, où le christianisme est en plein essor. Le gouvernement y a récemment dépêché une délégation pour une opération de démolition d’églises et de croix. Le quotidien chinois « People’s Daily » a écrit que cette délégation avait découvert alors que de nombreux membres du Parti étaient en fait des adeptes de la foi chrétienne ou d’autres religions.
Le gouvernement chinois vit cela comme une menace puisqu’il considère toute pratique religieuse comme un possible contre-pouvoir. Pékin redoute notamment la forte progression du nombre de chrétiens protestants, dont les communautés se développent en dehors du contrôle de l’Etat.
Forte progression
On estime actuellement les chrétiens en Chine à près de 100 millions, ce qui signifie que 1 Chinois sur 14 à peu près serait aujourd’hui chrétien. La demande en bibles ne cesserait d’ailleurs d’augmenter. Selon l’agence d’information catholique Ucanews, la plus grande imprimerie de bibles au monde a son siège à Nankin, dans le sud du pays, et elle a récemment imprimé son 125 millionième exemplaire. Plus de la moitié de ces bibles sont vendues dans le pays.
On parle cependant souvent de persécutions des chrétiens en Chine. La démolition de lieux de culte en est un signe.
Les Uyghurs dans la focale
Le « Dimanche de l’Eglise persécutée » a mis dimanche 9 novembre sa focale notamment sur les chrétiens de ce pays. Ce mouvement de protestation contre la persécution religieuse a invité la population helvétique à se souvenir et à prier pour les Uyghurs, un peuple majoritairement musulman qui, selon Michael Mutzner du Réseau évangélique suisse, a toujours été dans le collimateur du régime de Pékin, et dont la minorité chrétienne souffre doublement en raison de son ethnie et de sa foi.
Gabrielle Desarzens
La version audio de cet article dans Juste Ciel sur RTS-La Première.