Une conférence entre hauts responsables de l'Eglise catholique et des polices d'une vingtaine de pays s'est ouverte mercredi au Vatican. Elle vise à combattre le trafic d'êtres humains, en mettant l'accent sur la réintégration des victimes et la prévention. Convoquée jusqu'à jeudi, elle doit construire un réseau efficace de lutte contre ce trafic qui compte parmi les activités les plus lucratives du crime organisé avec le trafic d'armes et le trafic de stupéfiants. Des responsables du FBI, d'Interpol et d'Europol y participent.
Cette conférence répond à une volonté du pape de combattre concrètement les différents trafics d'êtres humains. Elle a été initiée par des évêques de Grande Bretagne où, depuis trois ans déjà, une collaboration entre les Eglises et Scotland Yard est effective.
Collaborations en Suisse
A la Police fédérale, le responsable du Service de coordination contre la traite des êtres humains, Boris Mesaric, considère les Eglises et organisations chrétiennes comme de très bons et de très importants partenaires. Quelques ONG à caractère chrétien participent d'ailleurs à différents groupes de travail. Parmi elles, la Mission chrétienne pour les pays de l'Est est membre du groupe de travail Roumanie-Suisse contre le trafic des êtres humains, initié par la Confédération.
Au plus haut niveau, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga estime avoir, dans une telle lutte, besoin non seulement de la politique mais aussi de la société civile et des Eglises. Celles-ci font notamment tout un travail d'accueil et de prévention sur le terrain.
Déclaration globale
A l'issue de la conférence qui se tient deux jours au Vatican, une déclaration globale doit être adoptée par tous les chefs de police présents. Une façon pour eux d'afficher leur collaboration face à un trafic qui ne se limite bien sûr pas aux frontières nationales. Mais l'enjeu est énorme : le Vatican a d'ailleurs rappelé que ce trafic illégal d'êtres humains génère 32 milliards de dollars de profits par an et qu'il concerne quelque 2,4 millions de personnes.
Gabrielle Desarzens
Ecouter à ce propos la chronique Juste Ciel de Gabrielle Desarzens sur RTS-La Première.