« Dans votre monde, je porte un autre nom. Un jour on se reverra ! » Cette parole du lion Aslan à la fin du film « L’Odyssée du Passeur d’Aurore » donne une clé de compréhension centrale à ce troisième film, tiré des Chroniques de Narnia de l’auteur britannique C.S. Lewis.
D’une chambre austère au pays d’Aslan
Tout commence dans une chambre austère, dans l’Angleterre de la fin des années 40. Au mur, un tableau où un navire perdu dans l’immensité des flots se bat pour sa survie. Des eaux sortent alors du tableau et, selon le principe de la fameuse armoire magique, emmènent les deux plus jeunes enfants de la famille Pevensie, Edmund et Lucie, ainsi que leur insupportable cousin Eustache, dans le monde de Narnia. L’aventure de nos trois héros récupérés en pleine mer par le navire « Le Passeur d’Aurore » et le prince Caspian, commence. Et emmène dans des péripéties maritimes faites de visites de diverses îles et, en final, d’une sorte de banc de sable surmonté d’une vague géante, appelé le pays d’Aslan, le « fils de l’empereur d’au-delà des mers ».
Une parabole de la vie chrétienne
Avec ce troisième film, le réalisateur Michael Apted, connu pour son remarquable « Amazing Grace », donne en 3 D une teinte moins guerrière à l’oeuvre de C.S. Lewis, que ce qu’Andrew Adamson avait fait notamment avec « Le Prince Caspian ». Comme le souligne Douglas Gresham, le fils adoptif de C.S. Lewis et coproducteur du film, « l’Odyssée du Passeur d’Aurore traite de ce qui se passe quand on donne sa vie au Christ et de la manière dont le mal vous séduit. Ce film aborde la question de la tentation et de la manière de la gérer » (1).
Alors point de prêchi-prêcha. Mais du suspens et du fantastique, notamment avec ces animaux qui parlent. Au nombre desquels la souris Ripitchip qui donne sa vie pour la renaissance des 7 seigneurs de Narnia. Du fantastique aussi avec Eustache, soudainement rempli de bravoure, comme quoi la découverte d’un monde nouveau peut changer une personne !
Pas de blabla évangélique !
Point non plus de « Bonne Parole » livrée clairement aux spectateurs. Mais la possibilité d’en rester au premier niveau de lecture : celui d’un film pour enfants qui raconte l’aventure de jeunes dans un autre monde, où la référence ultime s’appelle Aslan et apparaît sous les traits d’un lion.
Mais pour qui veut dépasser ce premier niveau de lecture, les références chrétiennes suintent de partout. Lucie qui tout au long du voyage en appelle à Aslan et témoigne de l’importance de la confiance en Dieu dans le quotidien parfois tumultueux de la vie. L’aspiration au pays d’Aslan-Jésus qui traverse le récit. Un avant-goût nous en est donné au travers de ce banc de sable où se rencontrent le Prince Caspian, la souris Ripitchip et les trois cousins...
Un divertissement à savourer avec des enfants
« L’Odyssée du Passeur d’Aurore », c’est donc une manière originale de se divertir en cette fin d’année avec un magnifique film pour enfants. C’est en même temps l’occasion de parler des questions essentielles de la vie : de la confiance en Dieu en toute circonstance, de la gestion du mal, des tentations, de la possibilité de les combattre en appelant Dieu au secours... et de l’importance de commencer un chemin avec Jésus. Avec comme témoin de ce retournement fondamental : Eustache, le cousin insupportable.
Serge Carrel
Note
1 Voir l’interview de Douglas Gresham intitulé «
The Narnia Policeman » sur le site du magazine étasunien Christianitiy Today.