La Maison Béthel ouvre douze « logements supervisés » à Saint-Légier

Claude-Alain Baehler vendredi 07 septembre 2018

La Maison Béthel (1) à Blonay vient d’ouvrir douze « logements supervisés ». Ils sont destinés à accueillir des personnes qui se reconstruisent, suite à un temps difficile sur le plan psychiatrique. Ce projet fait partie de la stratégie de développement de l’institution.

La Maison Béthel (1) à Blonay, l’un des pôles d’activité de la fondation Praz-Soleil, proche de la FREE, vient d’inaugurer sept studios et cinq appartements à Saint-Légier, sur le site du Forum Emmaüs. Dans un bâtiment nommé « La Ferme », treize personnes pourront être accueillies et se reconstruire après avoir traversé un temps de difficultés psychiatriques.

« Dans ces ‘appartements supervisés’, nous allons accueillir et accompagner des personnes de 18 à 65 ans, précise Katia de La Baume, la directrice de la Maison Béthel. Celles-ci resteront là durant trois ans et réapprendront à structurer leurs journées, à manger aux heures des repas ou à faire leurs courses. Nous souhaitons aussi qu’elles puissent réapprendre à utiliser les transports publics, à vivre en société, à gérer un budget, à gérer leur maladie, y compris en demandant de l’aide lorsque c’est nécessaire. L’équipe de Béthel ne souhaite pas en rester là, ajoute la directrice. Elle leur apprendra également à rédiger un curriculum vitae, à se présenter à un entretien d’embauche ou à utiliser les outils informatiques courants. »

Trois ans pour préparer un nouveau départ

Parmi les personnes qui pourront bénéficier d’un appartement supervisé, il y a un jeune en arrêt maladie depuis plusieurs mois. Un autre jeune, en train de quitter la maison parentale, a besoin d’apprendre à se structurer pour démarrer dans la vie et trouver un travail. « Accompagner les jeunes de 17 à 25 ans en difficulté est un défi, précise Katia de La Baume. Ils ne bénéficient plus des structures sociales d’accompagnement des mineurs. A Béthel, nous en accueillons dès qu’ils ont 18 ans. »

Mais cette nouvelle structure convient également à des personnes plus âgées, telle cette dame dans la cinquantaine qui a passé par la maison de Blonay en attendant d’entrer dans un EMS. Elle s’est si bien « retapée » qu’elle envisage désormais de retrouver de l’autonomie. Elle va entrer dans l’un des appartements protégés et fait des projets, y compris celui de vivre un jour dans son propre appartement.

« L’un des appartements de La Ferme est assez grand pour permettre à un parent touché par la maladie d’accueillir ses enfants lors de visites, explique Katia de La Baume. J’aime que les parents puissent retrouver leur rôle parental dans la dignité. Cela leur donne de l’espoir et les aide à repartir dans la vie. »

Durant leurs trois ans en « appartement supervisé », les bénéficiaires s’engagent dans un projet social et professionnel. En fonction de leur situation, ils se tourneront vers une occupation, un travail en atelier protégé ou un emploi.

Toujours en route !

Les appartements supervisés de Saint-Légier font partie du plan stratégique de la Maison Béthel. Ils entrent dans le programme en trois points de l’établissement : « S’arrêter, choisir, repartir. » Ainsi, après avoir pris le temps de se stabiliser, puis de donner du sens à ce qu’ils vivent, les patients en fragilité psychique auront la possibilité de définir un nouveau projet qui les conduira vers l’autonomie. La maison Béthel de Blonay, quant à elle, reste un lieu de transition pour des courts séjours.

Katia de La Baume n’est pas en retard d’une idée. Elle pense déjà à la suite et travaille à la création d’une structure d’accompagnement et de soins à domicile pour les patients qui auront quitté les appartements supervisés. Elle réfléchit également à la création d’un « bistrot social » où pourront se rencontrer d’anciens patients et des clients. « Ce pourrait être un lieu d’accueil et d’accompagnement spirituel, explique la directrice. On pourrait même imaginer un aumônier dans ce bistrot ! »

Claude-Alain Baehler

Note

1) La Maison Béthel propose des courts et moyens séjours de transition. Elle accueille des patients adultes (18 à 65 ans) en fragilité psychique passagère ou chronique. Elle permet bien souvent d’éviter l’hospitalisation à des personnes vivant à domicile, en attente d’un placement en institution ou d’un projet de vie. La Maison Béthel est l’un des deux établissements de la Fondation Praz-Soleil, reconnue d’utilité publique et proche de la FREE.

Le site de la Maison Béthel.

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