Le parti Centre gauche PCS, anciennement Parti chrétien social, s'est prononcé samedi 26 octobre très nettement en faveur de l'initiative 1:12. Il rejoint ainsi la Fédération des socialistes chrétiens, une association qui rassemble des chrétiens proches des milieux socialistes.
Le parti évangélique suisse (PEV), qui s'était pourtant prononcé en faveur de l'initiative Minder contre les rémunérations abusives, en mars dernier, s'est par contre prononcé contre l'initiative. Le PEV a invoqué notamment le risque de délocalisation des bas salaires.
Arguments économiques
Selon le pasteur de l'Eglise évangélique réformée du canton de Vaud, Pierre Farron, de l'association Eglise et monde du travail, les arguments relayés dans le débat sont uniquement de nature économique. Le parti évangélique suisse ne se réfère par exemple à aucune source spirituelle ou biblique dans sa prise de position, déplore-t-il.
Le pasteur épingle en outre le fait que nombre de chrétiens opèrent un clivage très net entre le dimanche et le reste de la semaine : « Cela fait penser à l'image du businessman américain qui peut être un véritable requin au travail et se montrer d'une spiritualité émouvante à l'Eglise. »
Des salaires décents
Pour Pierre Farron, les chrétiens ratent enfin dans cette votation l'occasion de réfléchir et de faire réfléchir la population à des questions éthiques essentielles. Se demander à quoi doit correspondre un salaire aujourd'hui n'est par exemple pas anodin, estime-t-il. « On reste en surface dans une logique type Facebook 'j'aime /j'aime pas', alors que le nombre de personnes qui ont un salaire insuffisant et qui doivent se faire aider par les services sociaux augmente de façon dangereuse », souligne-t-il.
Or avoir un salaire qui permette à chacun de vivre décemment est pour le pasteur vaudois une vraie question problématique et existentielle qui prime sur les quelque 40 entreprises concernées finalement par le rapport salarial 1:12.
Gabrielle Desarzens