L’Alliance évangélique mondiale, le Réseau évangélique suisse et la Mission chrétienne pour les pays de l’Est viennent de présenter un rapport en matière de trafic sexuel auprès du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève. Ils y dénoncent notamment le fait que la prostitution des 16 à 18 ans soit toujours légale en Suisse au niveau fédéral, et que 1500 à 3000 nouvelles personnes soient, chaque année, victimes de ce qu’on appelle la traite humaine.
Comme tous les pays membres de l’ONU, la Suisse est examinée tous les 4 ans et demi par le Conseil des droits de l’homme. Cet examen intervient cette année en octobre et les chrétiens de ces trois organismes ont saisi l’occasion de faire le bilan en matière de traite et d’exploitation sexuelle. Dans le rapport qu’ils ont déposé auprès de l’instance onusienne, ils soulignent ainsi ce qui a été mis en place pour combattre le fléau, comme la création d’un groupe de travail bilatéral Suisse-Roumanie contre la traite d’êtres humains. Mais ils dénoncent le trafic sexuel dont sont victimes de plus en plus de personnes sur sol helvétique et notamment des mineurs.
Campagne de sensibilisation
Selon Irène Hirzel de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est, les chambres fédérales planchent actuellement sur une révision du Code pénal visant à relever l’âge légal de la prostitution de 16 à 18 ans. « Ce qui n’est pas encore le cas et qui ouvre la porte à toutes sortes d’exploitation et d’abus. »
Les chrétiens signataires du rapport demandent par ailleurs que les auteurs de ces nouvelles formes d’esclavage soient plus sévèrement punis. Et souhaitent enfin non pas être appuyés, mais que Berne prenne en charge une campagne de sensibilisation sur le plan national pour contrer cette traite humaine. Une campagne qui, pour Michael Mutzner du Réseau évangélique suisse doit intervenir auprès des consommateurs même de cette industrie du sexe comme auprès des adeptes de la pornographie.
« La demande de pornographie et de prostitution entretient la traite d’êtres humains », martèle Irène Hirzel, dont la mission organise le 8 septembre prochain un congrès à ce sujet à Berne.*
Le trafic sexuel serait le trafic numéro 1 actuellement, devant celui de la drogue et celui des armes.
Gabrielle Desarzens