La confession de foi de la FREE l’affirme : « La Bible est Parole de Dieu… » Oui, vous avez bien lu: la Bible est Parole de Dieu... pas un vieux livre déglingué, écrit par et pour des cinglés! Non, c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu (2 Pi 1.21). Ils n’ont pas écrit juste pour raconter des histoires. Ils avaient conscience que le Seigneur leur parlait d’une façon particulière et qu’il fallait mettre par écrit ces précieuses paroles. La diffusion de ces textes était capitale pour qu’au fil des siècles, une multitude d’hommes et de femmes rencontrent le Dieu vivant.
Une richesse d’auteurs
Dieu a un infini respect de ses créatures. Il n’a pas traité les auteurs bibliques comme des automates! Non, il leur a donné une inspiration, une pensée prophétique qu’ils ont transcrite dans leur langage. Dieu est assez puissant pour parler au travers des hommes, et dans chacune de leurs langues! Les auteurs bibliques ont donc écrit en hébreu, en araméen et en grec. La Bible surpasse de loin tous les autres écrits sacrés. Car ni Mahomet, ni Bouddha, ni aucun autre maître spirituel n’a compilé des textes écrits durant plus de 1000 ans, provenant d’une quarantaine d’auteurs de cultures et de langues différentes! Oui, la Bible est l’œuvre de Dieu. Mais elle est aussi une parole humaine, écrite par des fidèles... comme vous et moi!
Les auteurs bibliques se dévoilent dans leurs écrits et indiquent parfois le temps et le lieu de leur vie (Es 1.1). Pour bien les comprendre, il s’agit, autant que possible, de tenir compte du contexte dans lequel ils écrivent. Ils expriment leurs sentiments, en osant par exemple crier leur détresse (Ps 13) ou chanter leur joie (Ps 101.1). Avec réalisme, ils racontent des expériences de vie plus ou moins heureuses, ce qui les rend très proches de nous malgré la distance dans le temps! Les auteurs font preuve d’une fine psychologie pour raconter la vie d’Abraham, de David et de tant d’autres. Instinctivement, le lecteur se met dans la peau de ces «héros». Mais quelle surprise, lorsqu’un David couche avec Bathschéba (2 Sa 11.4)! Quelle leçon, aussi... Oui, même les plus grands héros de la foi restent des pécheurs comme vous et moi.
L’intelligence de la foi
Chaque auteur a son style et ses thèmes de prédilection. Par exemple, Paul insiste sur la grâce et la justification par la foi, tandis que Jean médite sur l’amour, la lumière et la vérité. Les auteurs bibliques utilisent des genres littéraires très différents: poésie, chant, complainte, récit, proverbe, généalogie, texte de loi, lettre, parabole... Malgré ce qu’on croit parfois, la lecture littérale ne garantit pas la justesse de l’interprétation! Car on ne peut pas lire une poésie de la même manière qu’un récit ou un texte de loi. Lorsque le prophète Esaïe dépeint la nouvelle Jérusalem sous les traits d’une femme, il est évident que, littéralement parlant, Jérusalem n’est pas une femme, mais une ville (Es 52.2)!
Certaines vérités bibliques sont à appliquer telles quelles, comme par exemple: «Tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force» (Dt 6.5). D’autres vérités sont à appliquer de façon mesurée, comme par exemple: «Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi» (Mt 5.29). La Bible ne se lit donc pas comme une série de choses à faire... ou une liste de commissions! Elle fait appel à notre intelligence. Mais cela ne suffit pas! Il faut le secours de l’Esprit saint pour nous convaincre que la Bible est entièrement vraie, pour nous la faire comprendre... et nous aider à la mettre en pratique aujourd’hui!
«L’Ecriture joue donc un rôle protecteur et correcteur par rapport à tout enthousiasme incontrôlé et subjectif. En même temps, lorsqu’elle est utilisée selon la chair et non l’Esprit, la Bible peut être une simple lettre (qui) tue (2 Co 3.6)» (1). En sortant un verset de son contexte pour l’asséner sur son prochain, on peut faire de gros dégâts... Mais alors, comment garantir une juste interprétation des textes?
Un message clair
Dans notre société hyper-individualiste, certains estiment qu’il suffit d’appliquer à chacun sa propre «grille de lecture ». La Bible n’aurait donc pas un sens précis pour nos vies, puisque chacun pourrait la comprendre différemment. Il y aurait autant de sens que de lecteurs, autant de vérités que de personnes. Cette conception est très éloignée de ce que l’Ecriture affirme. Car il n’y a qu’une seule vérité en la personne de Jésus-Christ! Et la Bible a une telle autorité qu’il s’agit de nous y soumettre jusque dans les moindres détails. L’appel à nous détourner de nos péchés est clair et identique pour tous: «Que le coupable abandonne sa voie, et l’homme malfaisant ses mauvaises pensées! Et qu’il revienne à l’Eternel qui aura compassion de lui, à notre Dieu qui lui accordera un pardon généreux» (Es 55.7).
Entre l’époque de la Bible et la nôtre, la distance est très grande. Certains passages semblent donc assez mystérieux. Alors, continuons à chercher ce que le Seigneur a voulu nous dire! Aujourd’hui, nous avons le privilège de bénéficier de nombreux commentaires bibliques. Une lecture communautaire nous aidera aussi à y voir plus clair. Il serait trop bête de renoncer aux richesses bibliques, simplement parce qu’un texte nous rebute! Et n’oublions pas que la plus grande distance, c’est Dieu qui l’a faite. Car il s’est mis à notre niveau, allant jusqu’à se faire homme pour nous sauver! Il n’a pas seulement parlé dans la langue des auteurs bibliques, il est venu jusqu’à nous... en personne!
Inspirés... ou expirés?
Les 66 livres de la Bible sont pleinement authentiques (Ps 119.140,160; Jn 17.17) et inspirés (2 Tim 3. 16-17) par Dieu. Et ils n’ont pas atteint leur date d’expiration! Dieu a préservé sa Parole (Mt 5.18; 24.35). Il a veillé à ce qu’elle soit transmise fidèlement au cours des siècles, même si des erreurs de copie ont pu se glisser ici ou là. L’Ecriture n’est pas un ramassis de belles pensées. Les styles littéraires, les cultures et les époques sont comme les différentes faces d’un diamant: mises ensemble, elles forment un joyau d’une parfaite unité.
Essayez de retirer un livre biblique, et vous vous apercevrez qu’il manque à cette belle unité! Certains ont rejeté le livre de Jonas avec ce gros poisson jugé trop «mythologique». Mais en enlevant ce prophète, c’est encore Matthieu et Luc qu’il faut amputer (Mt 12. 39-41; Lc 11. 29-32)! Car ils citent Jonas. Mieux: ils comparent les 3 jours dans le poisson aux 3 jours de Jésus dans le tombeau. Qui aurait eu l’audace de comparer un prophète si peu obéissant à Jésus-Christ? Et pourtant, à sa façon, Jonas nous annonce la résurrection!
L’Apocalypse... un livre tellement obscur, dit-on souvent. Mais lisez l’Apocalypse après avoir étudié la Genèse et les prophètes. Et vous serez surpris de voir toutes les réminiscences de l’Ancien Testament, tous les liens que l’apôtre Jean tisse entre l’histoire ancienne et le Royaume qui vient! La Bible est vraiment une source de méditations inépuisable!
La Bible... un cadeau empoisonné?
Au nom de la Bible, on a commis beaucoup de violences, organisé des croisades. Le cadeau était-il empoisonné? Non, bien sûr! Car si Dieu a choisi de se révéler, c’est pour nous dire combien il nous aime. Sa Parole est vivante et agissante (Hé 4.12; 1 Thess 2.13), elle nous transforme et nous guérit... nous rendant chaque jour un peu plus semblables à Jésus-Christ! La Bible a toute autorité pour nous guider dans la foi et nous faire connaître le cœur du Père. Elle fonctionne comme source et norme de toute la vie (Mt 4.4).
«Que ta parole est douce à mon palais! Elle est meilleure que le miel et j’acquiers du discernement grâce à tes ordonnances!» (Ps 119. 103-104). Et si, dans nos Eglises, nous avions à cœur de redécouvrir la Bible comme un lieu d’inépuisable ressourcement en Jésus-Christ?
Note
1 Collectif, Dictionnaire de théologie biblique, Excelsis, Charols, 2006, p. 45.