Début septembre 2007, Alain, mon mari, rentre du travail et me demande de venir pour une discussion « canapé ». C’est vrai que, lorsque nous en avons l’occasion, nous aimons bavarder, projeter, rêvasser chacun « affalé » sur son sofa.
- Martine, j’en ai marre de mon métier de carreleur. J’aimerais vraiment faire autre chose. Je ne me vois pas continuer ainsi jusqu’à la retraite. J’ai 42 ans, ce serait le bon moment de changer, mais je ne sais pas quoi faire d’autre.
Je suis quelque peu surprise ! Cela fait 12 ans qu’Alain a créé son entreprise de carrelage. A une époque, il a eu jusqu’à 15 ouvriers. C’est vrai qu’être indépendant présente des avantages, mais c’est aussi beaucoup de pressions et de responsabilités. Il y a eu des hauts et des bas, mais je sens qu’Alain a envie de tourner cette page.
Prier Dieu pour un chemin nouveau
Après avoir élaboré quelques hypothèses « humaines », nous prenons un temps de prière pour demander à Dieu de nous aider et d’ouvrir un chemin : celui qu’il aura pour nous. Les jours passent et, alors que je surfe sur le site web du Grain de blé, une association internationale qui travaille parmi les enfants, pour y chercher des renseignements sur l’année de l’enfant et un concert qui a lieu à Paris, je vois en bas à droite de l’écran une rubrique « Offres d’emploi ». Je n’ai pas vraiment le temps de regarder ! Dans quelques minutes, nous partons pour le week-end du Jeûne fédéral en Ardèche et j’ai encore les bagages à faire… mais quelque chose ou plutôt quelqu’un m’incite à cliquer sur ce petit onglet.
Une page s’ouvre et 2 offres d’emplois apparaissent. Une pour une secrétaire à 50 % et une autre pour un intendant à 100 %, avec de l’expérience sur les chantiers, sachant toucher à tout, habile avec différents véhicules… Tiens, tiens ! je verrais bien Alain dans un tel poste. Bon, je n’ai pas le temps de m’attarder, on verra ça plus tard.
Sur le chemin vers nos vacances de 3 jours, nous avons le temps de parler de ce que chacun a vécu ces derniers temps. Soudain, je lui dis que j’ai vu une offre d’emploi où je le verrais bien… Je lui énonce les grandes lignes lues à la hâte. Il me regarde avec de grands yeux et me dit : « Mais, c’est exactement ça que je veux faire ! Que disait encore l’annonce ? » Je ne peux malheureusement lui en dire plus, sauf que ça parlait de maisons de vacances…
Une candidature hors délai
Je vous promets que les prières sont allées bon train durant ce week-end : « Si c’est ta volonté, Seigneur, ouvre cette porte… » Des moments de doute ont succédé à des moments de très forte conviction… Bref, la première chose que nous faisons en rentrant, c’est de visiter le site du Grain de blé. Après avoir lu l’annonce dans les moindres détails, il y a un gros souci. Nous sommes le 17 septembre et l’annonce demande une entrée en fonction le 1er novembre. Le délai est court. Le poste est certainement déjà repourvu et ils ont oublié d’enlever l’annonce. Nous écrivons par mail un mot au responsable avec les motivations d’Alain. Quelle n’est pas notre surprise de recevoir une réponse le lendemain : « Faites-moi parvenir rapidement votre dossier. Je rencontre les personnes intéressées par ce poste durant la semaine ».
Branle-bas de combat chez les Pahud pour mettre sur pied un dossier et une lettre de motivations. Les enfants nous demandent d’ailleurs ce qui se passe en voyant notre excitation. Faut-il leur dire ? Est-ce trop vite ? Est-ce faire naître en eux des soucis inutiles ? Après tout, ça pourrait être un sujet de prière aussi pour eux, car ce changement va toucher toute la famille. Nous leur partageons le désir de leur papa de trouver un autre travail et l’opportunité qui s’offre aujourd’hui à lui. Ils sont contents de vivre cette « aventure » avec nous... et pour prier, c’est du concret, c’est donc plus facile d’y entrer !
« C’est oui ! »
Le Grain de blé fixe une première entrevue, puis une deuxième sur place avec des personnes du comité de l’association. Alain revient très motivé des deux entretiens, enchanté du travail varié qu’il devra effectuer et du cadre dans lequel il devra s’engager. Le Grain de blé est une œuvre chrétienne au service et pour la cause des enfants. Et ça, ça le réjouit beaucoup, ainsi que tout le reste de la famille.
24 heures après le second entretien, Paul de Montmollin, l’un des responsables du Grain de blé, téléphone pour dire que la décision a été prise à l’unanimité le soir même des entretiens. C’est Alain qui est choisi pour commencer le 1er novembre. Martin, la personne qui part à la retraite, sera là quelques mois pour mettre au courant son successeur et lui transmettre le flambeau.
Il y a beaucoup de joie et d’émotion dans notre famille suite à cette nouvelle. Tout cela nous semble incroyable, mais c’est ça l’œuvre de Dieu. En quelques semaines, nous fermons notre entreprise de carrelage et passons le flambeau à l’ouvrier qui était dans l’entreprise depuis de nombreuses années (nous le remercions d’ailleurs, car il a été très « chamboulé » par cette succession d’évènements !).
Dieu pourvoit aussi aux besoins de Madame
Pour la petite histoire : vu que j’étais la secrétaire de l’entreprise de carrelage, je me suis retrouvée au chômage ! Mais Dieu a là aussi pourvu à mes besoins en me permettant de retrouver des heures d’enseignement dans mon métier, que j’avais arrêté pour m’occuper des enfants et de l’entreprise.
L’histoire ne s’arrête pas là ! Dans le courant du mois de novembre a lieu une rencontre internationale des différentes personnes oeuvrant au sein du Grain de blé. C’est l’occasion pour Martin de dire au revoir à tous ceux qu’il a côtoyés et accompagnés durant toutes ces années, mais aussi de présenter Alain. J’ai été très surprise de voir plusieurs personnes venir vers nous et témoigner que nous étions la réponse à leur prière. En rentrant, nous nous sommes dit que nous avions vraiment un GRAND Dieu, le seul Grand Dieu. Nous sommes émerveillés de voir comment le Saint-Esprit a ouvert un chemin pour nos besoins et ceux du Grain de blé. Merci, Saint-Esprit, pour ton action dans notre vie de tous les jours !
Martine Pahud