Vaud/reconnaissance d’intérêt public : les communautés musulmanes signent sous peu leur déclaration liminaire

Serge Carrel jeudi 10 janvier 2019

Dans le canton de Vaud, plusieurs communautés religieuses minoritaires sont entrées dans le processus de reconnaissance d’intérêt public. Le groupe des communautés anglicane et catholique chrétien a franchi la première étape avec le dépôt de la demande et la signature de la déclaration liminaire. Les musulmans d’ici fin janvier aussi, alors que les évangéliques tergiversent.

Les communautés musulmanes rassemblées dans l’Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM) discutent actuellement de la « Déclaration liminaire d’engagement » que leur a remis l’Etat de Vaud le 9 mai 2018. Elles pourraient même rendre cette déclaration signée fin janvier.

En application de la Constitution vaudoise du 14 avril 2003, les communautés religieuses en dehors des Eglises réformée et catholique romaine, ainsi que de la communauté juive, ont la possibilité d’être reconnues d’intérêt public par l’Etat de Vaud. A ce jour, trois groupes religieux ont effectué une demande à l’Etat. Les Eglises anglicane et catholique chrétienne ont adressé une demande conjointe le 7 septembre 2016, la Fédération évangélique vaudoise (FEV) le 5 avril 2017 et l’UVAM le 14 février 2018. Le premier groupe est le seul à avoir rendu sa déclaration liminaire signée.

« L’ensemble des membres de notre union va signer sans soucis particuliers, confie Sandrine Ruiz, présidente de l’UVAM. La démarche a été menée au travers d’un dialogue fructueux avec l’Etat. Nous avons pu poser nos questions et nous avons reçu des réponses précises. »

Les particularités de la déclaration de l’UVAM

« La Déclaration liminaire d’engagement proposée à l’UVAM est presque identique à celle adressée à la FEV, explique Eric Golaz, délégué aux affaires religieuses du canton de Vaud. Nous y avons ajouté un paragraphe sur l’engagement des musulmans à participer à la politique de prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent menée par l’Etat de Vaud. »

Deux ajouts supplémentaires sont encore à signaler. Le fait que la participation de l’UVAM au dialogue œcuménique et/ou interreligieux doit ou peut se faire « de façon critique et constructive », alors qu’aucune précision n’est apportée à ce niveau-là dans la déclaration liminaire des Eglises anglicane et catholique chrétienne ou de la FEV.

Au niveau de la procédure, la Déclaration liminaire adressée à l’UVAM contient un alinéa de plus qui précise que la période de 5 ans, durant laquelle l’examen de la demande de reconnaissance aura lieu, sera l’occasion d’examiner la mise en œuvre de projets d’intégration la concernant, notamment la possible mise en place d’une formation pour les imams dans le canton de Vaud. « C’est quelque chose que nous souhaitions, relève Sandrine Ruiz. Nos imams sont favorables à recevoir en partenariat avec l’Etat une formation non pas théologique, mais en lien avec la culture et la vie politique suisses. »

Curieusement, une phrase a disparu de la déclaration soumise à l’UVAM. Le fait que les communautés musulmanes reconnues acceptent que « la reconnaissance en tant que communauté religieuse n’octroye aucun droit supplémentaire à des dérogations aux règles en vigueur » dans le canton de Vaud, alors que ce paragraphe figure dans la déclaration liminaire proposée aux évangéliques.

Un dépôt probable de la déclaration liminaire d’ici fin janvier

« Nous devrions déposer d’ici fin janvier cette déclaration liminaire signée par tous nos membres, ordinaires et associés », complète la présidente de l’UVAM. L’Union vaudoise des associations musulmanes comprend 15 membres ordinaires et 3 associés. Parmi les membres ordinaires notamment : le Complexe culturel des musulmans de Lausanne (CCML), le Centre d’intégration culturel et religieux albanais de Lausanne (CICRAL), la fondation Alhikma la sagesse à Lausanne, l’Association et Centre culturel turc de Moudon et l’Association islamique bosniaque Dzemat à Yverdon-les-Bains. Longtemps présidée par Pascal Gemperli, l’UVAM est aujourd’hui dirigée par Sandrine Ruiz.

Serge Carrel

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