La religion influence une société et les individus qui la composent d’une façon ou d’une autre. Compte tenu du fait que l’aide au développement est concernée par l’évolution des sociétés, la politique en matière d’aide au développement doit aborder les questions religieuses comme celles liées à d’autres facteurs sociaux.
Pour ce qui est de la coopération au développement comme pour ce qui est de l’aide humanitaire, les ONG à base religieuse doivent répondre aux mêmes exigences de compétence, de savoir-faire, de professionnalisme et de transparence que tous les autres acteurs. On ne doit pas considérer les ONG à base religieuse comme une catégorie séparée.
Dans la même logique qui veut que les ONG à base religieuse ne soient pas considérées comme une catégorie séparée, nous n’avons pas développé de critères de qualité spécifiques pour ce type d’organisations. Par contre, nous avons établi des critères de qualité généraux pour l’approche des potentiels et des risques de la religion et de la spiritualité dans la coopération au développement. Ces critères sont publiés dans le document final du processus de réflexion (Développement et religion. Suites pratiques. Méthodes et instruments, 2009*). Selon ces critères, des activités religieuses, de conversion par exemple, ne doivent en aucun cas faire partie de la coopération au développement et de l’aide humanitaire.
La pertinence de tout partenariat local doit être analysée dans le contexte spécifique.
Grâce à notre processus de réflexion, nous disposons d’une bonne base analytique pour aborder les questions liées aux potentiels et aux risques du facteur religieux avec les ONG en général, y compris les ONG évangéliques.
La sensibilisation et l’information de la population sur les enjeux globaux et les défis du développement sont très importantes. Cela fait partie des efforts nécessaires pour promouvoir un débat constructif et documenté quant à la politique de développement. Il est aussi nécessaire de créer de la compréhension par rapport à la complexité des enjeux. Dans ce domaine, il n’y a pas de vérités ou de solutions simples. Il faut faire réfléchir. La campagne StopPauvreté est une contribution bienvenue au débat.
Nous sommes en dialogue avec Interaction.
Serge Carrel, interview réalisé par courrier électronique