L’apôtre Paul déclare que: « Nous tous, qui le visage dévoilé, reflétons comme un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit » (2 Corinthiens 3.18). Cette pensée m’a fortement habité lors d’une rencontre en Cisjordanie avec le responsable d’une œuvre de diffusion de la Bible. Il nous déclarait : « Au Moyen-Orient, de manière générale, les gens lisent peu. Aussi la seule Bible avec laquelle ils sont en contact, ce sont les disciples de Jésus qui reflètent quelque chose de son amour à leurs compatriotes ! » Quel témoignage et quel défi. Et je dois dire que pour la plupart des rencontres ainsi vécues, cette dimension était si forte que c’est le souvenir le plus indélébile emporté dans mes bagages !
Des deux côtés du mur
Pourtant la situation politique, sociale, « religieuse » est toujours aussi douloureuse à gérer, des deux côtés du mur.
Les Juifs messianiques ressentent la pression des ultra-orthodoxes. Elle se manifeste en particulier par des attitudes et des actions subtiles et violentes. Ainsi par la diffusion du portrait de tel pasteur dans les boîtes aux lettres de son quartier, estampillé du label « missionnaire » et exhortant à ne pas avoir de contact avec lui. Ce qui est ressenti très douloureusement par les enfants de ce pasteur. Ou lorsqu’un jeune adulte confesse à sa famille qu’il croit en Yeshua comme Messie, cela peut conduire jusqu’à l’exclusion de son foyer ! Quand ce n’est pas une « descente » en règle dans une salle de réunion pour perturber la célébration, voire casser le mobilier.
Les chrétiens palestiniens, surtout s’ils sont d’arrière-plan musulman, sont encore confrontés à d’autres enjeux, allant parfois jusqu’à craindre pour leur propre vie. C’est dire que nos prières leur sont précieuses. Ce sont d’ailleurs parmi les plus beaux moments que nous avons pu passer avec ces frères et sœurs en Christ. Nous étions touchés par la qualité de leur amour, la force reçue pour ne pas juger et pardonner encore et sans cesse, malgré l’environnement redoutable. Ainsi cette jeune femme, rencontrée en Suisse quelques mois plus tôt lors d’un camp de réconciliation, déversant ses larmes devant nous au moment de la quitter, disant son découragement de voir le Corps de Christ de sa région numériquement si infime, dans la terre où Jésus est né et a vécu.
Des centres de formation à plein régime
Pourtant, et c’est sans doute surprenant dans ce contexte, nous avons été frappés par le soin donné à la formation de serviteurs de Dieu. Au point que dans les deux centres les plus importants qui se vouent à cette tâche, tant en Israël qu’en Palestine – le nombre d’inscrits, plusieurs dizaines de disciples de tous horizons ecclésiastiques – tournent à plein régime et entreprennent de développer encore leurs structures d’accueil !
Tout cela, bien entendu, ne serait pas possible sans une aide extérieure, qui provient du monde entier et qui permet d’entrevoir, envers et contre tout, un avenir fait d’espérance dans ce Moyen-Orient toujours aussi désarmant, tant la complexité de la situation ne cesse de nous surprendre.
Guy Gentizon, pasteur dans l’Eglise évangélique la Fraternelle à Nyon (FREE)
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