« De femmes à femmes », un mouvement pour soutenir les femmes victimes de la persécution religieuse

vendredi 26 juin 2009
La souffrance des femmes dont les maris voient leurs droits d’expression et de conviction bafoués, est souvent cachée. Portes Ouvertes, une mission au service des chrétiens persécutés, souhaite attirer l’attention sur cette souffrance. Elle a lancé la dynamique « De femmes à femmes ». Sylvie Annen, la coordinatrice en Suisse romande de ce mouvement, nous en parle.

«Lorsque j’ai vu à quel point ces femmes souffraient, j’ai su que je devais agir !» Anneke Companjen est l’épouse de Johan Companjen, l’ancien Président de l’association Portes Ouvertes International. Avec son mari, elle a eu l’occasion de se rendre dans divers pays «fermés» et de découvrir l’immense souffrance cachée d’épouses, de veuves et de mères d’hommes qui ont été persécutés pour leur foi. Souvent négligées dans leur culture, ces femmes sont de plus mises au ban de leur société parce que leur mari ou leur fils a été maltraité, emprisonné, voire martyrisé pour des questions de conviction religieuse.
Pour Anneke Companjen, la décision était prise. De ses réflexions et partages sont nés deux livres remarquables, «Mais leur joie demeure!» (1) et «Un chant dans la nuit» (2) ainsi qu’une réflexion en profondeur au sein de Portes Ouvertes qui a abouti, au printemps 2006, à la naissance «De femmes à femmes».

La souffrance des femmes longtemps cachée
Au fil des années, les publications de Portes Ouvertes, comme celles d’autres missions impliquées dans le soutien aux chrétiens persécutés, ont souvent parlé de pasteurs et autres responsables emprisonnés ou tués à cause de leur foi. Le désarroi de l’épouse est facile à imaginer: privée de revenu du jour au lendemain, confrontée au deuil ou à la séparation, rongée d’inquiétude pour son mari enlevé, avec des enfants qui ne comprennent pas pourquoi Papa ne revient pas, sans parler de ces épouses de pasteur de facto promues responsables de la communauté en son absence dans certains pays! Courageuses, ces femmes ont stoïquement continué leur route en silence, s’accrochant au Seigneur pour nouer les deux bouts et offrir tant bien que mal un avenir à leurs enfants.

« De femmes à femmes », un mouvement pour mobiliser les femmes
Aujourd’hui au sein de Portes Ouvertes, une vingtaine de collaboratrices des bureaux occidentaux de la mission cherchent, dans le cadre de « De femmes à femmes » à mobiliser les chrétiennes du monde libre pour soutenir celles de l’Eglise persécutée. Comment soutenir ces femmes ? Tout d’abord par la prière, puis par le soutien de divers projets (formation professionnelle, alphabétisation, etc.), mais aussi par l’envoi de cartes postales. Combien de fois ces signes de solidarité n’ont-ils pas permis à des chrétiens persécutés, voire emprisonnés, de tenir bon, sachant que leur sort était connu dans le monde. Et il n’est pas rare que l’attitude des gardiens de prison change lorsqu’ils prennent conscience que le prisonnier est connu en Occident!
Occasionnellement, des voyages sur le terrain sont organisés pour rencontrer ces personnes courageuses. Notre présence sur place, même brève, représente un immense encouragement pour ces femmes qui découvrent avec étonnement que des chrétiennes à l’autre bout du monde sont au courant de leur situation et prient pour elles.

« Ouvre la bouche pour défendre... »
«Erythrée: Une chanteuse chrétienne détenue plusieurs mois dans un container métallique.» «Maroc: Cinq chrétiennes expulsées pour prosélytisme.» «Inde: Les réfugiés n'ont pas le choix: pour retourner dans leur village, ils doivent d'abord se convertir à l'hindouisme. Pourtant, beaucoup sont déterminés à ne pas céder aux menaces des extrémistes, comme cette femme dont le mari a été battu à mort parce qu'il ne voulait pas renier son Seigneur. Elle-même a été violemment frappée. A présent veuve, elle ne renonce toujours pas à sa foi.»
Quel sentiment surgit lorsque nous lisons de telles nouvelles? L’horreur? La peur? Le soulagement d’habiter dans un pays libre? La question retentit dans notre for intérieur,  lancinante : comment est-ce que je réagirais, moi, dans une telle situation?
Devant ce genre d’informations, Proverbes 31:8 reste d’actualité pour nous, dans le monde libre: «Ouvre la bouche pour défendre ceux qui ne peuvent parler, pour défendre les droits de tous ceux qui sont délaissés.» Prier pour ces frères et sœurs correspond déjà à « ouvrir la bouche »! Alors que vous priez individuellement ou en groupe, pourquoi ne pas prendre un moment pour inclure une telle personne dans votre intercession?

Sylvie Annen, coordinatrice de «De femmes à femmes» à Portes Ouvertes (Suisse romande)

Notes
1) Editions LLB et Portes Ouvertes France, 2000.
2) Editions LLB et Portes Ouvertes France, 2007.

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