Le 17 août 2019, il était intervenu avec fracas dans les médias helvétiques pour claironner que l’homosexualité était inscrite dans le plan créationnel de Dieu (1). Il avait même invité toutes les Eglises réformées de Suisse à ne proposer qu’une seule et même célébration de mariage à tous les couples : hétérosexuels et homosexuels.
Démissionnaire, pris dans une « affaire » et… abuseur présumé
10 mois plus tard le 15 juin, lors du premier synode de l’Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS), Gottfried Locher, le président de cette nouvelle institution faîtière des réformés helvétiques, est démissionnaire. De plus on apprend qu’il a entretenu une relation extraconjugale avec une autre membre de l’exécutif de l’EERS de 2017 à 2019. Par ailleurs, une plainte court contre lui pour comportement inadéquat à l’endroit d’une autre femme.
2000 ans d’éthique sexuelle chrétienne aux oubliettes !
L’homme qui s’est posé en « autorité morale » des Eglises pour « libérer » le « mariage pour tous » dans l’opinion publique helvétique, en balayant d’un revers de main 2000 ans de discours éthique chrétien sur l’homosexualité, s’asseyait aussi allègrement sur 2000 ans d’éthique chrétienne conjugale.
Pour épicer encore l’affaire, le no 1 des réformés suisses a obtenu une indemnité de départ dont le montant n’est pas connu, alors qu’il a touché un salaire de 270'000 francs en 2019 (2). Ses frasques ont déjà coûté à l’EERS 177'000 francs de frais de juristes, d’avocats et de relations publiques en date du 26 mai. Un montant financé par les impôts que paient, entre autres, les contribuables helvétiques qui se signalent comme réformés ou protestants. Sauf dans les cantons de Genève et Neuchâtel où l’Eglise est séparée de l’Etat !
Une cohérence nécessaire pour les autorités des Eglises
Cette « affaire Locher » et d’autres (3) mettent le doigt tout à nouveau sur l’importance de la cohérence des leaders chrétiens. Contrairement à ce que déclarait au « Blick » Michel Muller, le président du conseil synodal de l’Eglise réformée zurichoise, les leaders chrétiens devraient être exemplaires en matière de moralité (4). De plus, aux yeux d’un évangélique en tout cas, la séparation entre discours public et vie privée n’est pas tenable. Le Christ nous invite tous à refléter sa grâce et à en vivre… mais aussi à la cohérence et à incarner l’éthique du Royaume jusque dans notre quotidien !