On n’entre pas dans le monde de Narnia par le Wheaton College !

19 décembre 2005

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C. S. Lewis, l’auteur des « Chroniques de Narnia », est à l’honneur au Wheaton College, une université chrétienne à l’ouest de Chicago. Un musée-bibliothèque lui est consacré : le Centre Marion E. Wade. De quoi passionné tous les fans de Lewis et d’écrivains qui associent création de mondes imaginaires et foi chrétienne. Reportage.

« J’ai voulu voir le pays de Narnia… et Narnia n’était pas là ! » Sara est une fille d’une dizaine d’années. Avec sa maman, elle visite, le « Marion E. Wade Center », sur le campus du Wheaton College, une université chrétienne de la banlieue ouest de Chicago. Sara vient de refermer les deux battants de « l’armoire magique » qui a appartenu à l’écrivain C. S. Lewis. Elle fait part de sa déception. L’espace d’un instant, elle a rêvé d’entrer dans le fond de cette armoire de chêne et de suivre le chemin de Lucy et des trois autres enfants Pevensie. En entrant dans l’armoire magique, ces 4 frères et soeurs ont visité Narnia, le pays imaginé par C. S. Lewis, et rencontré le lion Aslan, le véritable roi des 7 « Chroniques de Narnia ».
Comme beaucoup d’autres enfants américains, Sara participe de la « Narnia mania » qui sévit à l’occasion de la sortie du film co-produit par les studios Disney « Le lion, la sorcière blanche et l’armoire magique ». Un peu partout on voit des affiches publicitaires reproduisant le visage d’Aslan. De nombreux cinémas l’ont à leur programme. Et le Centre Wade connaît un regain d’affluence à cause des nombreux objets qu’il abrite et qui ont appartenu ou sont en relation avec l’auteur qui a inspiré ce film: C. S. Lewis.

L’armoire magique et quelques autres babioles
Dès le hall d’entrée, un portrait peint est consacré au célèbre écrivain. Lorsqu’on pénètre dans la salle principale de cette petite bâtisse, on entrevoit un bureau qui lui a appartenu et un buste qui le représente. Dans une vitrine, quelques objets nous rappellent qu’il fumait la pipe et buvait du thé. Rien de bien original pour un écrivain, originaire d’Irlande du Nord, et qui a passé le plus clair de sa vie à Oxford et à Cambridge à enseigner la littérature dans ces universités.
Le clou de cette petite exposition est sans conteste cette armoire de chêne confectionnée par le grand-père de C. S. Lewis et qui, comme dans le récit de « L’armoire magique », renferme des fourrures. Un petit avertissement a été ajouté sur le battant droit de l’armoire : « Attention ! Vous entrez dans cette armoire à vos risques et périls. Le Centre Wade décline toute responsabilité au cas où vous disparaîtriez en entrant dans l’armoire ! »
A côté de l’armoire, un panneau présente quelques photos de Lewis enfant. On voit aussi une grande carte de Narnia dessinée par Pauline Baynes, l’illustratrice attitrée de Lewis. Au milieu de tout cela une lettre de l’auteur des Chroniques de Narnia lui-même qui, en 1954, répond à des enfants du Maryland. Ces enfants de 10 ans lui demandaient si le pays de Narnia existait vraiment. Et Lewis de répondre, bonhomme, qu’il est le fruit de son imagination et que le lion Aslan est un héros qui renvoie à la personne du Christ sur la planète Terre.

Avec 6 autres écrivains chrétiens
C. S. Lewis n’est pas le seul écrivain à être à l’honneur dans le Centre Wade. 6 autres écrivains du siècle dernier sont mis en valeur. Parmi eux, Dorothy L. Sayers, une auteur de romans policiers, G. K. Chesterton, un journaliste et philosophe qui a écrit plus d’une centaine de livres, et surtout… J. R. R. Tolkien, l’auteur du « Seigneur des anneaux ». Tous ont en commun la même nationalité, le fait d’avoir fait preuve d’un engagement de foi et d’avoir traité de thèmes chrétiens dans leur oeuvre littéraire.
Un seul auteur se démarque de ce profil : George MacDonald. Il s’agit d’un pasteur écossais, du XIXe siècle cette fois, qui a donné dans le roman et le récit fantastique. Il a constitué une source d’inspiration importante, tant pour Lewis que pour Tolkien.

Un fonds de plus de 20’000 ouvrages
Ce musée-bibliothèque comprend un fonds de plus de 20’000 ouvrages. Ces livres sont soit des éditions originales de ces 7 auteurs, soit des écrits les concernant. Il accueille aussi plus de 20’000 lettres qui constituent la correspondance de ces écrivains. Autant d’éléments qui font du Centre Wade un endroit incontournable si l’on veut réfléchir à l’oeuvre littéraire de C. S. Lewis et de ses acolytes.
Ce travail de collection a commencé modestement voilà 40 ans. Un professeur de littérature anglaise au Wheaton College, Clyde S. Kilby, a offert à cette université la quinzaine de lettres personnelles qu’il avait reçues de C. S. Lewis. Aujourd’hui, ce fonds s’est à ce point développé qu’il constitue l’un des trésors de cette université chrétienne. Il voit affluer des chercheurs du monde entier, à l’affût de pièces rares autour de C. S. Lewis notamment.
Serge Carrel