« Heureux ceux qu’on persécute parce qu’ils agissent comme Dieu le demande, car le Royaume des cieux est à eux !
Heureux êtes-vous si les hommes vous insultent, vous persécutent et disent faussement toute sorte de mal contre vous parce que vous croyez en moi.
Réjouissez-vous, soyez heureux, car une grande récompense vous attend dans les cieux. C’est ainsi, en effet, qu’on a persécuté les prophètes qui ont vécu avant vous. »
Matthieu 5.10-12
Jésus termine le portrait de l’homme heureux avec la même affirmation qui l’ouvrait : notre joie trouve sa source dans le fait que le Royaume des cieux est à nous ! Mais alors que la première béatitude parlait de la faiblesse intérieure, cette dernière parle des épreuves extérieures qui nous atteignent parce que nous avons choisi le côté de Jésus, celui de la justice.
Souffrir quand on fait le mal, ce n’est pas agréable ; mais on peut le comprendre. Mais souffrir alors que, justement, on a été fidèle, plain d’amour, engagé auprès du Maître du Royaume, c’est plus troublant ! Ce roi manquerait-il tant de pouvoir pour ne pas défendre ses sujets ?
C’est visiblement une des questions qui préoccupaient les auditeurs de Jésus. En effet, c’est la béatitude la plus développée, et la seule que Jésus reprend tout de suite après en l’appliquant à ses disciples : « Heureux serez-vous… » Ainsi, pour ce seul sujet de la persécution, Jésus ne déclare pas moins de quatre fois qu’elle est source de joie (2 x « Heureux » aux v. 10 et 11, « Réjouissez-vous », « soyez dans l’allégresse » au v. 12). Pourquoi autant d’insistance ?
Aux yeux de Jésus, lorsque la vérité essaie de se frayer un chemin dans un monde de mensonge, la lumière vient dans les ténèbres, ou l’amour au milieu de la haine ; le monde se protège et lutte par tous les moyens pour rejeter cette puissance transformatrice qui arrive (voir Jean 1.5,9-11). La persécution est une facette de cette résistance d’un monde mauvais au salut que Dieu lui envoie.
En disant cela, Jésus n’annonce rien de nouveau : il se situe dans la droite ligne des prophètes (Matthieu 5.11). Il sait qu’il va l’incarner dans sa propre vie en terminant cloué sur une croix par son propre peuple ! Tout porteur de lumière est appelé à lutter contre les forces des ténèbres. A l’extrême, pour certains chrétiens issus de pays connaissant une sévère persécution, cette dernière est le signe de la vraie foi : pour eux, un croyant qui n’est pas persécuté n’est pas un vrai disciple !
David Richir
Eglise de l’Oasis, Morges (FREE)
L’absence de persécution est peut-être le plus puissant somnifère pour la foi ! @DR