Pour trouver la porte de l’AESR d’Echallens, il suffisait de suivre la foule ! Puis deux flèches indiquaient le chemin : en haut pour la FEEL (Fédération des Eglises évangéliques libres), en bas pour les AESR (Assemblées et Eglises évangéliques en Suisse romande) . Car chacun était de son côté le matin, afin de voter en toute liberté !
Du côté de la FEEL…
Les 32 délégués de la FEEL se sont prononcés favorablement par rapport à la fusion. Daniel Berger, le président de la FEEL jusqu'à la fin de l'année, a rappelé sa conviction qu'une fédération plus grande sera d'une grande utilité: «Nous avons besoin d'un réseau d'Eglises, parce que les temps sont durs». Il s'est dit également persuadé que la nouvelle fédération permettra aux Eglises libres de mieux répondre à leur vocation: «La fusion n'est pas un nivellement, mais un enrichissement dans la diversité. Désormais, nous accomplirons mieux certains services, comme le ministère parmi les jeunes.» Les Eglises de Berne, Boudry, Couvet, Fribourg, Grandcour, La Chaux-de-Fonds, La Côte-aux-Fées, Le Locle, Neuchâtel, Reconvilier et Tavannes ont voté pour la fusion. La jeune Eglise de Villars-sur-Glâne n'avait pas encore le droit de vote, mais elle a indiqué qu'elle était favorable à la fusion. L'Eglise évangélique libre de Colombier, un peu en réaction face aux autres communautés de la FEEL ces dernières années, a voté non et a décidé de ne pas entrer dans la nouvelle fédération.
Du côté des AESR…
« Cela fait 30 ans que je prie pour ça ! » s’est exclamé Jacques Blandenier du côté des AESR. Pour ce pasteur et enseignant retraité bien connu de nos Eglises, « il a fallu beaucoup de respect mutuel et d’intelligence spirituelle pour arriver à cette fusion. Par le passé, il y a eu la Convention de Morges, les Groupes missionnaires, les Camps-mission bibliques, etc. qui ont permis des rencontres. Mais ces occasions ne se sont plus produites, n’étant pas soutenues par une institution. » Jacques Blandenier n’est pas étranger à cette fusion… car du temps où il était rédacteur de Semailles et Moisson, il a poussé pour que cette revue fusionne avec le journal « Vivre » de la FEEL.
Marc Gallay, président de la pastorale, a souligné combien les pasteurs avaient eu du plaisir à travailler ensemble ces dernières années. Plusieurs ont aussi manifesté leur enthousiasme à l’idée de se réunir : « Ce ne sera pas juste une addition mathématique, mais cela suscitera des forces nouvelles ! » s’est exclamé Sylvain Chollet. Pour Armand Heiniger, « la fusion est bienvenue dans le paysage actuel, car on assiste à de nombreux regroupements des forces sur le plan suisse ». Après ces interventions très positives, il était tout naturel que la fusion soit acceptée à l’unanimité !
Un pique-nique de fête !
Pour ces votes si positifs, tirons un grand coup de chapeau au comité de pilotage de la fusion. Car ils n’ont pas ménagé leurs efforts ! Ils ont notamment accepté de lancer un deuxième tour de consultation des Eglises, afin que les documents de la fusion soient retravaillés jusqu’à ce qu’ils obtiennent l’accord de tous.
A midi, nous avons pique-niqué dans la grande salle du bas… le cœur serein ! Les membres de la FEEL se sont joyeusement mélangés aux membres des AESR. Il faut dire que plusieurs se connaissent de longue date.
Et le nom… ?
Jusqu’au dernier moment, le nom a posé difficulté. Aucun nom ne s’est imposé pour remporter tous les suffrages. L’après-midi, il a fallu 4 tours de vote pour que FREE, pour Fédération romande d'Eglises évangéliques, soit adopté ! Les débats ont révélé deux tendances : garder seulement le terme évangélique, ou y ajouter protestant. Vis-à-vis des autorités et des médias, protestant n’aurait-il pas été utile pour mieux se définir et se démarquer des sectes ? Mais d’autres ont souligné que nous sommes fiers d’être évangéliques, et que ce terme pourrait bien gagner du crédit ! A la majorité simple, c’est finalement le seul terme évangélique qui a été retenu. On prononcera donc : « fri »… en laissant la liberté à ceux qui sont allergiques aux anglicismes de dire « fré-é » !
Une passion grandissante ?
Merci Seigneur ! Les débats se sont déroulés dans le calme, l’écoute réciproque, la paix… et la joie ! Avant la fusion, on avait craint un certain manque d’enthousiasme… Mais qu’est-ce qu’on sentait les cœurs bouillonnants en ce jour historique !
Claude-Alain Baehler et Anne-Catherine Piguet