Jour du Christ 2010: Dieu pourvoit et appelle au service

mardi 15 juin 2010
Le Jour du Christ 2010 aura été une grande fête autour de Jésus, une source d'encouragement et d'optimisme parce que Dieu pourvoit, une interpellation à s'engager dans le service auprès du prochain. Retour sur l'événement qu'il ne fallait surtout pas manquer cette année.
Le plus important rassemblement protestant de l'année a eu lieu le 13 juin au Stade de Suisse, à Berne. Le septième « Jour du Christ » a rassemblé plus de 25'000 personnes, lors d'une journée de célébration, d'interpellation et d'encouragement. Il a été mis sur pied par quatre organisations – évangéliques et réformée – représentatives du protestantisme suisse: le Verband evangelischer Freikirchen und Gemeinden (VFG) (1), la Schweizerische Evangelische Allianz (SEA) (2), le Réseau évangélique suisse (RES) et la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS). Cependant, pour Christian Kuhn, le coordinateur du Jour du Christ, cette journée n'était pas une fête des Eglises, mais réellement une fête autour de la personne de Jésus-Christ.

Si Dieu pourvoit, tout est possible

Le thème de la rencontre est inscrit en latin sur la tranche de nos pièces de 5 francs: « Dominus providebit », « Dieu pourvoira ». René Winkler, le président du Jour du Christ 2010, a expliqué ce thème: « Au centre se tient Jésus-Christ, qui s'est offert en sacrifice pour sauver l'humanité. Par ailleurs, les chrétiens veulent réaffirmer leur confiance en Dieu. Enfin, assurés de la providence divine, ils veulent aimer leur prochain et ainsi apporter une contribution à la société ». Ce message positif et confiant était complété par un jeu de mot. En effet, les deux premières et les deux dernières lettres de « Dominus providebit » donnent le message « Do it », « Fais-le! » Dieu pourvoit... et il envoie!
Par toutes sortes de productions – des chants, des messages, des témoignages, des appels, du mime, de la danse – un message fort a été martelé: le témoignage chrétien consiste à la fois en une proclamation de l'Evangile et en un service du prochain. Si l'un de ces aspects manque, le témoignage est inefficace.

L'important, c'est le règne à l'envers

Ainsi, le pasteur réformé Pierre Bader a montré l'importance du service, à l'exemple de Jésus-Christ: « Jésus est Maître et Seigneur, mais son règne est à l'envers, car le règne à l'endroit ne fonctionne pas. Il s'est fait serviteur. Il a lavé les pieds de ses disciples. Il est mort sur la croix. Et cet échec selon les critères humains a transformé la vie de milliards de personnes ».
Et le pasteur vaudois de rappeler que le service passe avant le confort: « Dieu nous appelle à le suivre sur le chemin du règne à l'envers, en servant là où nous sommes, puis là où Dieu nous enverra. Pour cela, nous devons être prêts à laisser tomber quelques désirs de réussite personnelle pour permettre l'avancement du règne de Dieu. Votre vie a des aspects ratés? C'est son règne! »
Finalement, il appelle les chrétiens à l'humilité... en ajoutant le service à la proclamation de l'Evangile: « Notre pays entendra l'Evangile, lorsque les chrétiens sortiront de leurs Eglises ».

Le service, indispensable au témoignage chrétien
Les intervenants qui se sont ensuite succédé ont montré la diversité de formes que peut prendre notre service. Ainsi, Jean-Claude Chabloz a parlé des débuts difficiles de son ministère d'intercesseur évangélique au Palais fédéral: « Pourquoi? Parce que je ne savais pas aimer ces gens. Depuis que j'ai demandé à Dieu son amour pour eux, tout est devenu différent ».
La Bernoise Judith Poerksen Roder a raconté comment des chrétiens se sont tournés vers de jeunes mères qui souffraient d'isolement. Grâce à un centre d'entraide, de rencontre, de partage... des mères seules et des migrantes découvrent que l'amour de Dieu n'est pas qu'une théorie.
Urban Camenzind, le responsable du renouveau charismatique dans l'Eglise catholique, a raconté comment il a appris à offrir simplement la bénédiction de Dieu autour de lui. Voici donc une autre manière de servir. « Nous avons les pleins pouvoirs pour bénir tout le monde », s'est-il réjoui.
Cornelia Amstutz, présidente de « Mères en contact » a appelé à une autre forme de service: la prière persévérante, en groupes, pour les enseignants et les enfants. « Dieu vous appelle à une paternité spirituelle », lance-t-elle avant que 200 « Mères en contact » ne se rassemblent et prient pour les enfants et les jeunes présents dans le stade.
Joële Zeller, qui a écrit le livre « Une vision pour la famille », a montré comment le service passe par l'accueil: « Que nos foyers soient accueillants et deviennent source de bénédiction. On peut inviter un copain de nos enfants, des amis de nos ados, une personne seule, une famille étrangère. L'Eglise des premiers siècles a connu la croissance grâce à l'hospitalité des familles chrétiennes. »
A ces interventions se sont ajoutés des temps de louange avec le Jurassic Praise Band, un appel à la conversion de Jean-Luc Trachsel, pasteur dans l'Eglise évangélique d'Oron et responsable du Gospel Centre à Lausanne, un geste d'amour fraternel envers les chrétiens étrangers de Suisse, une offrance de pièces de 5 francs, une méga-chorégraphie filmée depuis un hélicoptère, une exposition...
Claude-Alain Baehler

Des reflets filmés de l’édition 2010 du Jour du Christ proposés par DieuTV.com.

La prédication écrite du pasteur Pierre Bader
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Notes
1 Verband evangelischer Freikirchen und Gemeinden (VFG) est l'Association des unions d'Eglises évangéliques libres de Suisse alémanique. Elle rassemble 14 unions d'Eglises évangéliques. Elle représente 600 communautés et de nombreuses œuvres diaconales.
2 Schweizerische Evangelische Allianz (SEA – Alliance évangélique suisse) est le pendant alémanique du Réseau évangélique suisse.

Respect de l'environnement
Le Jour du Christ a été marqué par le respect de l'environnement. Ainsi, les billets pour la rencontre étaient combinés avec un titre de transport: les participants ont été fortement encouragés à voyager grâce aux transports publics. A cette mesure, d'autres ont été ajoutées: la compensation des émissions de CO2, la limitation des emballages, l'approvisionnement en électricité verte, le tri des déchets... tout cela sous le contrôle du groupe de travail « Climat, énergie et environnement » de l'Alliance évangélique suisse.

  • Encadré 1: Le Jour du Christ en chiffres
    - Six ans se sont déroulés depuis le dernier Jour du Christ qui a eu lieu en 2004 à Bâle.
    - Un peu plus de 25'000 participants sont venus à Berne.
    - 59 nations étaient représentées.
    - 94 % des participants sont venus grâce aux transports publiques.
    - 45 trains spéciaux supplémentaires ont amené les participants à Berne.
    - Seulement 380 voitures ont été comptées dans le parking.
    - Plus de 500 bénévoles ont rendu le Jour du Christ possible.
  • Encadré 2: Développer un réseau de « maisons d’espérance »
    Hanspeter Nüesch, responsable du programme du Jour du Christ 2010, explique l'interpellation particulière de cette journée. Voici quelques extraits de son message aux accents prophétiques :
    « Nous voulons remercier Dieu de ce que nous, les Suisses, avons déjà souvent expérimenté sa grâce et son amour immérités. Alors que les râleurs et les alarmistes sont en nombre croissant dans notre société, nous voulons lancer un signal positif de reconnaissance. Nous voulons nous encourager mutuellement à donner une dimension pratique à cette reconnaissance, en étant porteurs de l'amour de Dieu dans notre entourage et en vivant cet amour de manière pratique, chacun selon ses dons et ses moyens.
    En montrant quelques exemples réussis, nous voulons inspirer les participants à ouvrir leurs appartements et leurs maisons à autrui. Un nombre grandissant de personnes sont isolées, désespérées et reconnaissantes d'avoir quelqu'un à qui parler. Les responsables du Jour du Christ ont à cœur d'encourager les croyants à ne plus considérer leur foi personnelle et leur responsabilité sociale et sociétale comme étant contradictoires, mais bien plus comme étant fondamentalement indissociables. C'est cette dimension qui rend le témoignage de vie chrétienne véritablement crédible. Que nos maisons nous permettent de partager notre vie avec notre prochain, qu'elles soient des lieux d'amitiés vécues, des endroits où nos contemporains découvrent que la vie est digne d'être vécue. »
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