Il a présidé avec enthousiasme et brio la conférence « Présence » qui s’est tenue du 5 au 7 mai à la patinoire de Malley à Lausanne. A cette occasion, Jean-Luc Trachsel, le directeur de l’Association internationale des ministères de guérison (AIMG), a publié un livre autobiographique qui révèle la face cachée de l’homme public, figure de proue des évangélistes de grandes rencontres en Suisse romande et sur la plan international.
Dans les coulisses d’un miracle révèle un parcours de vie qui court de l’enfance à Delémont dans le Jura, à l’installation de sa famille dans le canton de Fribourg et au lancement d’une entreprise de cosmétiques dans la Veveyse fribourgeoise.
Une quête spirituelle nourrie dans le pentecôtisme
Jean-Luc Trachsel y parle de sa conversion à l’âge de 5 ans, dans une famille évangélique, marquée par la spiritualité pentecôtiste et charismatique, avec un père formé à l’Ecole biblique pentecôtiste Elim en Angleterre et engagé dans les « Hommes d’affaires du plein Evangile ». Avec aussi la fréquentation par la lecture ou l’écoute de prédications de plusieurs personnalités phares du milieu pentecôtiste comme Demos Shakarian, le fondateur des Hommes d’affaires, l’Allemand Reinhard Bonnke, l’évangéliste des foules, le pasteur Thomas Roberts et le Cardinal Léon-Joseph Suenens, tous deux du renouveau charismatique des années 70-80.
Il y dévoile aussi son engagement dans la prière à côté de ses activités professionnelles d’employé de banque, ainsi que le développement de son charisme pour des paroles de connaissance. « Le feu qui m’habitait s’exprimait avec mon audace de jeune homme, relève-t-il, et j’étais un peu extrémiste. Je ne suis pas sûr que cela a porté beaucoup de fruits, mais je n’ai aucun regret, car j’ai agi avec un cœur entier. J’étais en formation. Je donnais tout… » (p. 41).
La victoire sur la peur
L’évangéliste Jean-Luc Trachsel raconte ensuite sa victoire sur « son géant », comme il l’appelle : la peur. La peur du noir, la peur de la prise de parole en public, la peur de la prise de risque et des défis. Une victoire qui s’affirme au travers d’un face à face avec Dieu et par la confiance dans ce que le Seigneur lui demande de faire.
Au fil des pages, on assiste à la fois à l’éclosion d’un ministère d’évangéliste et au développement d’un don de guérison : en Ukraine, lors de son voyage de noces, en Albanie, au Centrafrique, en Bulgarie, au Pakistan… Jean-Luc Trachsel parle aussi de son départ de l’Eglise de son père et de son rattachement en 2000 à l’Eglise évangélique d’Oron-la-Ville (FREE). Un an plus tard, il lance l’Association internationale des ministères de guérison. La première conférence de cette association a lieu en 2003. A cette occasion, il reçoit la visite de deux « dignitaires » de l’Eglise catholique qui lui demandent – en s’agenouillant devant lui ! – de prier pour une effusion de l’Esprit sur eux et pour le réveil de leur Eglise. Jean-Luc Trachsel qui est marqué par les brimades dont il a été victime comme enfant évangélique dans un contexte social majoritairement catholique, s’exécute tout de même. « J’ai imposé les mains aux deux prélats et j’ai prié comme je l’aurais fait pour ma propre Eglise, demandant que l’Esprit de Dieu se déploie puissamment dans l’Eglise qu’ils représentaient et que cette dernière en soit revivifiée » (p. 87). Depuis, de nombreuses portes se sont ouvertes dans les différents milieux chrétiens. « Mon avantage est ma vocation d’annoncer l’Evangile et non de mener des débats de fond », admet-il (p. 88).
Deux ans arrêté pour cause de burn out !
En 2010, Jean-Luc Trachsel, alors que tout semble bien aller tant du côté de l’entreprise de cosmétiques qu’il a fondée avec son épouse que du côté de son ministère d’évangéliste, connaît « La vallée de l’ombre et de la mort » : un burn out qui l’arrête pendant près de deux ans. « Le Seigneur a été fidèle… souligne-t-il, et m’a donné de porter du fruit alors que j’ai emmené mon carrosse bien au-delà de ses capacités d’usine, consumé que j’étais par ce feu de l’Evangile qui m’avait permis à de si nombreuses reprises de dépasser toute limite humaine… » (p. 130). Il s’en remet. Et développe une compassion encore plus profonde pour les souffrants.
Le dernier chapitre « Dans le secret de ma chambre » développe ce qui constitue le ressort intérieur de l’engagement de Jean-Luc Trachsel : son face-à-face quotidien avec Dieu, à la fois dans l’écoute de ce qu’il a à nous dire directement par son Esprit et dans ce qu’il met en avant au travers de sa Parole, la Bible. « La vie spirituelle est fondée sur une relation d’amour, explique-t-il. La discipline n’est jamais créatrice de ce cœur à cœur. Par contre, elle est nécessaire pour le soutenir » (p. 136).
Dans les coulisses d’un miracle retrace donc le parcours d’une « personne ordinaire au travers de laquelle Dieu fait des choses extraordinaires, parce qu’elle s’est mise à sa disposition » (p. 143). L’occasion de découvrir l’arrière-plan d’un évangéliste qui secoue les Eglises d’aujourd’hui en leur rappelant qu’elles doivent s’engager pour que « l’Europe soit sauvée » !
Serge Carrel
Jean-Luc Trachsel (avec la collaboration de Joël Reymond), Dans les coulisses d’un miracle, Lyon, Première Partie, 2016, 160 p. Prix 20.-