« La Haute école de théologie HET-pro veut d’abord offrir une perspective plus croyante et professionnalisante, a clairement indiqué son chef de projet David Richir, dimanche 29 mars dans l’émission Hautes Fréquences de RTS La Première. Professante dans le sens d’une intégration entre réflexion théologique et vécu de la foi : nous pensons qu’il y a possibilité de vivre les deux ensemble », a-t-il précisé.
Les conseils synodaux n’en veulent pas
Le projet de HET-pro a été dévoilé dans un communiqué diffusé lundi 23 mars. Il vise à former des pasteurs, des responsables d’Eglises et d’organisations chrétiennes. Il émane de théologiens réformés et évangéliques.
Pour Line Dépraz, conseillère synodale de l’Eglise réformée vaudoise (EERV), la communication de la HET-pro donnait toutefois à penser qu’elle était intégralement pensée par les Eglises réformées et évangéliques. « Or nous avons quelques collègues de tendance évangélique qui sont entrés dans l’élaboration de ce projet. Mais les Eglises réformées et les conseils synodaux romands ont dit ne pas vouloir d’une Haute école de théologie pour former des pasteurs », a-t-elle dit face à David Richir.
Neutralité confessionnelle et religieuse
Pour la Conférence des Eglises réformées de Suisse romande (CER), le pastorat passe par des études universitaires. « Pour nous, c’est très important de pouvoir étudier la Bible comme si on travaillait des textes du Coran ou d’autres textes sacrés, avec une forme de neutralité confessionnelle et religieuse, a déclaré Line Dépraz. Il n’y a pas lieu d’avoir une approche différente avec la Bible. »
« Il faut croire pour comprendre »
Selon David Richir, la critique a néanmoins toute sa place dans l’approche confessante. Et de citer Anselme de Cantorbéry qui disait qu’il faut « comprendre pour croire », mais aussi qu’il faut « croire pour comprendre ». Réagissant à une intervention dans la presse de Xavier Paillard, président du conseil exécutif de la CER, le chef de projet de la HET-pro a enfin rappelé que de grandes Facultés théologiques intègrent d’ores et déjà une perspective confessante et qu’elles considèrent Dieu non pas comme un objet d’étude mais comme un sujet de relation.
Si la CER enfin a réagi de manière très vive au projet de la HET-pro en le désavouant, le comité de pilotage du projet de cette haute école indique avoir des contacts positifs en cours avec les Facultés de théologie de Lausanne et de Genève.
Quelle relève ?
C’est le réformé Jean-Claude Badoux, ancien président de l’EPFL, qui a donné la première impulsion à ce projet de Haute école de théologie protestante. Celle-ci devrait ouvrir ses portes d’ici deux à trois ans. A l’heure où les étudiants en théologie se font rares sur les bancs de l’université et que la Faculté de théologie de Neuchâtel ferme ses portes cet été, le défi de former une relève pastorale est entier.
(réd.)
La page Facebook de la HET-pro.
La HET-pro dans le cadre de l’émission Hautes Fréquences sur RTS-La Première.
La HET-pro sur lafree.ch :
- « Et vive la nouvelle Haute Ecole de théologie ! » par Serge Carrel
- « Suisse romande : une Haute Ecole de théologie s’annonce pour la rentrée 2016 ou 2017 »