« Après 8 ans de vie commune, 4 ans de démarches et d'attente... nous avons le plaisir de vous annoncer que notre famille s'enrichit d'un jeune homme que vous aimez déjà : Miguel Magnenat... 72 kg, 180 cm... 18 ans ! La mère et l'enfant (qui n'en est plus un) se portent bien et la famille se remet gentiment de ses émotions ! » C’est le faire-part tout à fait original que Line-Claude et Claude Magnenat ont ventilé le mois dernier à leurs famille et amis.
A 9 ans au centre pour requérants d’asile
Membre avec son mari de l’Eglise évangélique La Rencontre à Vallorbe, cette femme évoquait il y a plus d’un an le cas de Miguel sur la site de la FREE. Coordinatrice de l’accueil familial de jour pour la région, Line-Claude s’occupait depuis 2002 du placement dans des familles des enfants mineurs non accompagnés qui arrivaient au Centre d’enregistrement et de procédure pour demandeurs d’asile. Et cela « jusqu’à ce que les services compétents retrouvent un parent ou nomment un tuteur ». C’est de cette façon que Miguel est entré dans la vie de la famille Magnenat.
Angolais d’origine, il avait 9 ans à son arrivée au centre d’enregistrement. « C’était le deuxième téléphone du centre concernant le placement d’un enfant. Notre fille qui était au chômage, a proposé de s’occuper de lui. Le père de Miguel a ensuite été retrouvé, puis a disparu sans laisser d’adresse. Nous avons donc repris cet enfant chez nous », résume Line-Claude.
Une famille heureuse de ce dénouement !
Orphelin, apatride, sans pouvoir quitter le territoire suisse, Miguel a grandi, fait ses classes à Vallorbe... et obtenu en juillet 2008 le Permis B. Permis qui lui accordait une autorisation de séjour, à renouveler chaque année. Face au durcissement de la politique d’asile, le couple avait décidé de l’adopter officiellement. Mais les embûches ont été nombreuses : comment prouver le décès de la maman en Angola il y a une dizaine d’années ? Comment adopter un enfant sans identité ? A l’âge de 18 ans et alors que l’Angola n’est pas considéré comme un pays à risques, Miguel pouvait y être refoulé... sans rien connaître de ce pays dont il est pourtant issu.
Fin janvier 2009, l’article sur l’histoire de Miguel, publié sur le site de la FREE, demandait le soutien des chrétiens dans la prière. « Nous tenons à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont intercédé pour lui, pour que la procédure d’adoption soit facilitée et que Miguel puisse continuer à vivre ici, souligne aujourd’hui Line-Claude. Nous sommes vraiment très heureux de ce dénouement. »
Gabrielle Desarzens
Lire l’article paru sur lafree.ch en janvier 2009 : « Moi, Elder *, apatride et menacé d’expulsion par les autorités suisses ».